mercredi 27 avril 2016

Mitan




Mais où est ce chemin
ouvrant sur un demain
fait de pas délicats
s'enfonçant le matin
dans l'herbe de rosée?

Et quand apparaîtra
au printemps d'un matin
la vague colorée
apportant en ses mains
le sucre d'un câlin?

Se lève enfin, alors,
au mitan du matin
le soleil du bien-être
arrosant, généreux,
les rayons de l'instant.

© andré elleboudt

samedi 23 avril 2016

Gémellité

On a fermé les caps, muré de fer les bords,
fait des accords odieux en vue de repousser
au loin tous ces miroirs qui puent l'humanité.
Car tous ne sont égaux et pour les éloigner
on a pulvérisé sur les cœurs en Europe
un glyphosate amer de terne indifférence.
Et quand chez nous les murs explosent et brisent et tuent
il est des gens malins affirmant, certifiés,
"que tout le monde sait" que tous en farandole
ont dansé sur la mort et célébré l'exploit.
Voilà que la rumeur assassine à son tour
le frêle vivre ensemble, le bonheur d'être tous.
Voilà que nos rues meurent sous le feu insultant
de certains qui gouvernent en construisant des murs.
Qui donc peut s'étonner de ces mots prononcés
qui n'ont jamais caché la volonté perverse
de ceux-là qui régissent en train de laminer
ce qui fait l'unité, rêvant nationalisme.
Mais chez nous et ailleurs, livre saint à la main,
d'autres, comme un jumeau, arment et prient de tuer
tout ce qui fait de l'ombre au demain homicide,
s'abreuvant du sang chaud du totalitarisme.


© andré elleboudt

mercredi 20 avril 2016

Horizon



Aux abords encroûtés d'un chemin caillouteux
j'ai vu passer deux pieds au rythme trainaillant
d'une marche forcée.
Après l'un ce fut l'autre qui s'éleva pesant
par-dessus le gris mat d'un chemin de métal
aux parallèles froides.
Au sol j'ai vu traîner un reste de bouteille,
un morceau de chemise, les anses d'un panier,
des souliers de poupée.
Le soleil asséchait ce paysage éteint,
au loin on entendait des mots comme un malheur,
un chant dans la torpeur.
Surgissant d'un tricot, deux mains se sont unies
et tentaient d'arracher un pieu rigide et droit,
un filin ébarbé.
Quelques gouttes de sang se sont mises à couler
se mélangeant au sol en un ton ressemblant
aux couleurs d'une peau.
C'était une nuée.
Ils se tenaient au cœur.
Leurs yeux visaient un pont.
Ils en rêvaient par cœur.
Atteindre l'horizon.

© andré elleboudt

dimanche 17 avril 2016

Rassurant

Et passe alors le temps.
Rassurant, un vent doux.
Puis soudain, comme un choc.
Un vent sec, cœur brûlé.
L'inattendu s'en vient,
intrus qui d'un seul coup
s'empale dans la paix
et brise l'armistice
du cœur et de l'esprit.
La vie de tous les jours
s'octroie parfois le droit
de tout anéantir
ce qui tentait de croître.



© andré elleboudt

vendredi 15 avril 2016

Vie

Longtemps je l'ai cherchée
aux détours de l'ardeur,
au cœur des aventures,
aux chemins d'évasion.
Je l'ai imaginée
comme un long marathon,
comme un jardin l'hiver,
comme un feu refroidi.
Parfois je l'ai sentie
aux abords d'un printemps,
aux senteurs d'un bourgeon,
aux couleurs tendres et douces.
A chacune des esquisses
je n'ai pu griffonner
que des mots délabrés
aux vigueurs asséchées.
Alors j'ai décidé,
sans jamais la nommer,
de vivre cette vie
au pas. Et l'accepter.


© andré elleboudt

samedi 9 avril 2016

Un monde



Quatre pommes et de l'eau,
un banc près d'un ruisseau,
loin des bruits, des rancœurs
du monde et de ses heurts.

Me contenter de çà
sans envie ni tracas,
profiter avec toi
de la vie, de ses joies.

Je me mets à penser
et même à comparer
ce que toi tu avais,
ce que je possédais.

S'empare alors de moi,
tout au fond, un émoi;
je calcule et suppute,
t'as çà, t'as fait la pute.

Je m'enfonce et je croule,
je te flingue et tu roules.
Quatre pommes et de l'eau,
du sang coule au ruisseau.

© andré elleboudt

mardi 5 avril 2016

Courant



Le temps qui passe et part
au fil fou de la vie.
Le temps passé revient
au goût doux du vécu.
Et je suis là, debout,
au rond-point des mémoires
de ce qui a goûté,
à la croisée d'espoirs
de tout ce qui plaira,
à la jonction fugace
des présents de l'instant.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...