samedi 27 février 2021

Cracks autoproclamés

Certains de nos élus seraient-ils essentiels ? Je parle de certains.

Les voir gesticuler me donne des aigreurs. Est-ce fatalité ? Seraient-ils omniscients ? Et leur omnipotence, … sont-ils dupes d'eux-mêmes ? Décider "bien commun", agir "pour son plaisir" ? Plus je les regardais, plus je les entendais et plus je me disais que préparer demain ça pourrait ressembler à quelques essentiels…

La parole donnée, essentielle. Cesser d'hurler moi je, essentiel. Les solidarités, essentielles. Promettre sans biaiser, essentiel. L'esprit d'équipe d'abord, essentiel. Consulter, écouter, essentiel. L'unité pour du vrai, essentielle. Décider-assumer, essentiel. L'interview-vérité, essentielle. Jouer vraiment l'équipe, essentiel. Les mots vrais sans cacher, essentiels. Se la jouer modeste, essentiel. La fonction sans parade, essentielle. Dire oui sans penser non, essentiel. Le respect des décrets, essentiel. Parler clair, appliquer, essentiel.

Et si nous on jugeait ces très piteux acteurs vraiment inessentiels ? Si nous leur imposions des règles de conduite. Et si on exigeait de ces brillants esprits, cracks autoproclamés de nous rendre des comptes autrement qu'en annonces. 

 

© andré elleboudt


vendredi 26 février 2021

Est-ce ça ?

C'était l'âge avant l'âge, le début de la faim,

avide d'exister, affamé de goûter

ce qui pourrait, qui sait, n'être plus là demain.

Trop plein à habiter, ne plus dilapider.

 

Je me prenais alors à regretter, naïf,

les jours longs de l'enfance, leur ingénuité

quand rien n'était ennui, simplement inventif,

quand le temps distillait l'insouciant, le donné.

 

Un matin mon esprit m'éveilla nouveau né.

Je me sentais tout autre, des goûts de révolté.

Je jugeais, je jaugeais, j'agaçais, rougissais,

passais d'un âge à l'autre, choquais, me rebellais.

 

Le temps, qui depuis peu, me soufflait sa puissance

me teignait de pastel, éclairait ma conscience.

Les mots que j'écrivais expliquaient, pacifiaient,

et je m'assagissais. Le repos au sommet ?

 

J'ai perdu la santé, j'ai trouvé la douleur.

Puis l'instabilité. Non content de cela

lentement j'ai perdu, et cela m'a fait peur,

pensées claires et mémoire. Je m'étalais. C'est ça.

 

© andré elleboudt


dimanche 21 février 2021

Vieux veston

Il avait renoncé à son vieux veston gris.

Cela faisait longtemps que l'on ne s'était vus.

Mais tous les liens tissés au fil de tant d'années

faisaient qu'à chaque fois on reprenait les mots

abandonnés plus tôt. C'est le temps qui manquait.

 

Découvrant ta photo reçue ce matin tôt

accompagnant les vœux d'une amitié commune,

j'ai plongé avec joie dans ces jours d'avec toi.

Nous avons inventé, contesté, proposé.

On nous a critiqués, peut-être pas compris.

Ce que nous recherchions était la ligne droite

qui pourrait relier ceux qui, pareils à nous,

rêvaient de ce meilleur qu'un monde pouvait être.

Nous voulions toi et moi rendre tous et chacun

maîtres de l'aujourd'hui qui construirait demain.

Et nous avons appris que plus la ligne est droite

plus elle peut oublier ceux qui restent aux côtés

de peur de s'égarer, par crainte d'avancer.

Nos deux chemins parfois s'écartaient, on cherchait.

 

Et toi tu es parti, pas pressé de filer.

Peut-être satisfait d'enfin pouvoir percer

l'au-delà résolu, sans les futilités

de nos humanités, libre des vanités.

As-tu pu l'emporter ton tout vieux veston gris ?

 

© andré elleboudt

mercredi 17 février 2021

C'est sûr

Il reviendra un jour le temps d'un autrement,

pas celui de l'avant, la vie toujours avance.

Ce sont nos souvenirs le goût du temps d'avant.

 

Il reviendra un jour le printemps des bouquets,

le parfum généreux des moissons de l'été,

le spleen des forêts lasses, le craquant de l'hiver.

 

Il reviendra ce jour, il sera différent.

Fait de doutes et de joies, de vérités, de peurs,

de bienveillance aussi, commune humanité.

 

Un homme moissonnait le champ de ses labeurs.

Il engrangeait, serein, ce moment de conscience :

sentiment de bonheur d'être bien, d'être humain.

 

© andré elleboudt


mercredi 10 février 2021

c'est-à-dire

Combien de fois dit-on

les gens quand on parle

des gens… ! ?

Je me suis demandé

qui étaient tous ces gens.

Tobie Nathan écrit

"les gens, c’est-à-dire ceux dont on ne sait rien".

 

© andré elleboudt

 

 

 

vendredi 5 février 2021

Inattendus

Se taire et oublier. Perdre enfin la mémoire.

Se surprendre un matin à ne craindre plus rien.

N'avoir peur des douleurs, enterrer les tourments,

les raideurs et les maux. Et ces inattendus

qui, souvent tôt matin, envahissent et désolent,

qui dès le petit jour accueillent le réveil,

fanfaronnant, brutaux, déchirent la santé.

 

© andré elleboudt


Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...