mercredi 28 novembre 2018

Volcanologie



Et soudain elle explose.
Elle qui si souvent
n'est que sérénité.
Assis coi, face à elle
il en prend plein la face.
Il n'est pas étonné,
tout n'allait pas entre eux.
Il est plutôt surpris,
il est abasourdi.
Du volcan stupéfiant
jaillit une matière
brûlante, acide, acerbe.
L'éruption violente
se prolonge et les mots,
de plus en plus précis,
paralysent son cœur.
Il est comme un terrien
assistant impuissant
à l'âcreté du monde.
Et puis vient le silence,
asséchant, émacié,
figeant tout en l'état,
raz de marée opaque,
secrètement enfoui.

© andré elleboudt

lundi 26 novembre 2018

GPS d'éthique équitable....




Dites-moi, je m'y perds… Je connais l'équation "travail – salaire – pension" qui, même si trop souvent les montants distribués sont peu équitables, équation qui sert de base au contrat social (tu fournis un travail, tu es rémunéré, tu toucheras une pension).
Dites-moi, je m'y perds. Qu'en est-il de cette autre équation, formulée un jour (en tout bien tout honneur) par le Législateur : "travail – salaire – pension – indemnité(s) de sortie – jeton de présence – émolument(s) divers – frais de ceci et de cela - …". A quels travaux herculéens, à quelles tâches exceptionnelles, à quelle supériorité professionnelle et/ou intellectuelle les termes de l'équation correspondent-ils ?
Est-il normal que je m'interroge ? Oui ! Est-il normal que j'en vienne à m'insurger ? Oui ! Est-il moral que je me sente en désaccord ? Oui !
Alors, si l'un(e) parmi vous souhaitait me répondre, de grâce ne parlez pas de normalité ou de légalité. Parlez-moi d'équité, de moralité et d'éthique si ces mots vous disent quelque chose. Parce que moi, je m'y perds.

© andré elleboudt

jeudi 22 novembre 2018

Table des matières




Tout à coup j'étais mort.
J'en fus assez surpris.
Je questionnai alors
ceux que j'avais connus.
J'interrogeai, curieux,
ce que je connaissais.
Rien de clair n'expliquait
tout ce qui m'arrivait.

En fait je m'ennuyais.
J'avais lu et relu
le carnet de mes jours.
Tout ce que j'avais fait,
ce que j'avais vécu.
La table des matières,
en ultime frontière

Plus rien n'était à lire
car rien n'était à dire.

Craignons donc ce silence
qui ferait croire, malchance,
qu'on est là, en partance.

© andré elleboudt

samedi 17 novembre 2018

Chocolat




Et plus le temps passait et plus ils s'endormaient.
A trop quitter le ciel du regard et du cœur,
à trop s'encanailler au bien-être des sens
ils ne voulaient pas croire que l'univers fondait.

C'est comme un chocolat, un vrai qui colle et dure.
On avait beau leur dire "faut faire gaffe à vos dents !"
les caries réjouies teintaient d'un noir épais
les fonds de bouches avides, bées de tant d'insouciance.

Et soudain sans un cri les dents se sont cassées.
De grâce, ne plus rêver ! Le chocolat humain
a abîmé la terre. Elle est déjà cassée.
Nous reste à avaler le noir des dents cassées.

Et puis à regretter.

© andré elleboudt

mercredi 14 novembre 2018

Andes

 

L'humain n'est pas, dit-il,
supérieur au caillou
ni à la graminée.
Et chaque créature
à la même valeur.
Chacune assumera
sa fonction sur la terre.

Naïveté, dit-on.
Qui pourrait consentir
à pareille innocence ?
L'humain n'aurait-il pas
expliqué, justifié,
domestiqué, dompté,
corrigé, inventé ?
Le monde et ses mystères
sont quasi déchiffrés !


Arrêt sur le réel.

Où va donc se briser
l'univers asservi ?


Je réécris les mots
de cet Indien des Andes.

L'humain n'est pas, dit-il,
supérieur au caillou
ni à la graminée.
Et chaque créature
à la même valeur.
A chacun d'assumer
sa fonction sur la terre.



© andré elleboudt

mercredi 7 novembre 2018

Guerre




-Pardon ?

-Jusqu'où aller ?
Souvent j'y pense.
Je l'ignore. Alors je fais ce que je peux.

-Et quand c'est grave ou plus encore ?

-Alors je doute, je pense et réfléchis, reste sans certitude.
Je crois en l'homme. Enfin, j'essaie.

-Pardon !

-Quel mot fort !
Jusqu'où aller ?
Le plus loin possible.

-Même au-delà ?

-Je ne sais pas.
Alors je doute, je pense et réfléchis, reste sans certitude.
Je crois en l'homme. Enfin, j'essaie.

© andré elleboudt

samedi 3 novembre 2018

Séduction naturelle





De nuances rosées
en teintes orangées,
elle a le teint hâlé,
désirable à souhait.
Aux rondeurs de beauté
je la crois réservée,
discrète et puis sucrée.
Je ne peux m'empêcher
de vouloir en percer
les secrets, les contrées
qu'elle semble me cacher.

J'imagine son goût,
posée sur mon genou.
Je me sens canaillou.
Et me voilà debout,
ma patience est à bout.
Terminé le bagout.

Je m'avance et la cueille.
Je la prends et l'accueille.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...