dimanche 31 janvier 2016

Mépris





Cela fait très longtemps que j'entends, malgré moi,
un chuintement strident, longue plainte éprouvante
emplissant tout l'espace, le soir ou le matin.

J'ai pensé tout d'abord 'ce sont les acouphènes',
compagnons importuns de mes jours et des nuits
quand, le silence aidant, tout se fait cotonneux.

C'était tout autre chose, quasi un monologue,
comme si de l'univers parvenait l'énoncé
d'un murmure affligé, ne sachant plus que dire.

J'ai posé mon oreille sur le sol, j'écoutais,
j'ai regardé le ciel, j'y cherchais un indice,
puis j'ai touché la mer, j'espérais une humeur.

Rien n'y fit, j'ignorais d'où venaient les sanglots
quand, soudain, mon crayon se mit, seul, à écrire.
C'est la terre qui disait son mépris des humains.

© andré elleboudt

lundi 25 janvier 2016

Pomme

M'asseoir sous le pommier
attiré par le fruit
et ce qui tourne autour.
Laisser aller l'esprit,
imaginer l'éden
et sa magnificence.
Sentir une émotion
comme une découverte.
Habituer le cœur
au cadeau de la vie.
Attendre que là-haut
le vent pousse le fruit.
L'accueillir à deux mains,
le regarder, l'aimer.
Et puis recommencer
la vie, la création.


© andré elleboudt

dimanche 24 janvier 2016

Moustache

















Mes yeux se sont ouverts sur un matin cireux.
Le ciel aussi était au gris et tristounet.
J'ai mal à la moustache. D'autres mots pour décrire
un moral élastique flirtant avec l'obscure.

La santé est un bien que l'on savoure enfin
quand il vient à manquer, sottise d'êtres humains.
Le corps et son esprit jouissent ou bien subissent
quand le diapason est harmonie ou non.

Aujourd'hui désaccord est à l'ordre du jour,
au réveil, sans le dire. Ce sera dur ou pire.
Et le temps va passer à tâcher d'unifier
dièses et bémols pour enfin être libre.

jeudi 21 janvier 2016

..!..



L'iniquité régit.

Chacun, à sa façon,
règle son devenir
sur la balance instable
d'un monde chimérique.

Le mot humain décline
son bouquet, sa saveur
au piment insipide
du je au singulier.

Le subjectif se pend
aux filins anémiques
d'un autisme tragique.

Et la vie se déploie
au quotidien anxieux
d'un lendemain inquiet.

© andré elleboudt

mardi 12 janvier 2016

Disparue


J'aimais quand elle couvrait
mon univers banal,
le tout du quotidien
parfois gris, parfois bleu.

Une année cependant
on ne l'a plus revue.
Disparue à jamais?
On ne le savait pas.

Qu'adviendra-t-il alors
du frêle perce-neige?


© andré elleboudt

dimanche 10 janvier 2016

Ivresse

 



Le cahier a perdu
ses feuillets blanc cassé
et le stylo s'endort
enivré d'encre bleue.


© andré elleboudt

dimanche 3 janvier 2016

2015



J'ai du mal à penser
que ce qu'on dit de moi
me donne ce visage.
Je serais détestable.

J'ai offert du soleil,
fait oublier les vents;
j'ai proposé du temps
pour bâtir, inventer;
j'ai laissé des espaces
pour la paix, l'harmonie;
j'ai donné aux humains
la liberté des choix
entre le beau, le laid…

Et ils disent de moi
aujourd'hui que je fus
une vraie année de merde!
Mais qui a eu pouvoir
d'édifier jours et nuits?
Les humains!
C'est vrai non?
Voilà qu'ils crient si fort
"2015, un gâchis".

Miroir, mon beau miroir…

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...