dimanche 28 octobre 2018

Question de goût

 
 
Le monde est comme il est,
comme nous le faisons.
Nous pouvons regretter,
même nous révolter.

Le monde à notre image
et nous donc à la sienne.

Nous inspirons le monde
et nos respirations
ont le goût des humains :
agents de l'inquiétude,
auteurs de la confiance.

© andré elleboudt

mercredi 24 octobre 2018

La limite









Dis-moi la limite, le début ou la fin de l'être libre de chacun.

Pas en théorie mais dans le quotidien du jour de chacun.
Pas en ayant le temps d'y penser, non, là, sur le coup !
Et comment être libre face à l'être libre de l'autre ?

Dis-moi la limite, le début ou la fin de l'être libre de chacun.

Pas en théorie pas dans le feu des actions comme elles sont.
Pas en ayant le temps de se dire 'et je fais quoi', non, là sur le tas.
Et comment être face à mon être libre quand je sais que je jalouse l'être libre de l'autre ?

Dis-moi la limite, le début ou la fin de l'être libre de chacun.

© andré elleboudt

samedi 20 octobre 2018

ICI

 
 
Ici, je me sens bien.
Je sais mon impatience
à voir un peu plus clair.
Je patiente et j'attends.
Audace de la paix.

Ici je me sens bien.
Le ciel est à l'orage,
des éclats de lumière
occupent le regard.
Bientôt il va tonner.

Ici je me sens bien
à l'abri des regards,
au cœur du monde aussi.
Des points lancent en moi,
points d'interrogation.

Ici je me sens bien
et il m'est malaisé
d'en dire davantage.
Les questions sont questions
tant que je n'y réponds.

© andré elleboudt

mercredi 10 octobre 2018

Où errer ?





Il est grand comme un ciel
ou même un océan
au fond duquel les yeux
s'envolent et puis s'abritent
évitant les questions
ou cherchant des réponses.

Toi, plafond accueillant,
gardien de nos secrets,
fidèle coffre-fort
de nos intimités,
si tu n'existais pas
où irions-nous errer ?

© andré elleboudt

dimanche 7 octobre 2018

MOI


Nombreux étaient

ceux qui très fort

proclamaient

que si le monde tournait,

c'était bien grâce à eux.



Très habités d'eux-mêmes,

ils n'imaginaient pas

qu'en fait c'était surtout

l'infinie modestie

de tous les généreux

qui fortifiait le monde.

© andré elleboudt 
(d'ap. TOUS, G. Polet)

vendredi 5 octobre 2018

Je sais


 
Je sens que doucement
tel un essoufflement,
comme un enfermement,
les gestes de mon corps
ressemblent à du bois mort,
tout se vit dans l'effort.

Et vacille la flamme
sur la sente de l'âme,
je tisse sans la trame.
Mais voilà, ça c'est moi
et je ferai, ma foi,
le mieux. Je sais pourquoi.

© andré elleboudt

lundi 1 octobre 2018

Education



Le livre posé là

sur un coin du divan

est ouvert, indolent.

Sur la page, des mots.

C'est normal, dira-t-on.

Mon regard est capté

et ne peut s'empêcher

de lire et de redire

la phrase jetée là.



"Vous êtes encore là

à exister à cause des autres ?[1]"



Et le sable en ma main

s'écoule lentement

imitant le chemin

des mots en mon esprit.

Être, mais à quel prix,

à la source de quoi,

à la source de qui,

et à l'image de... ?



Je me souviens, ado,

d'éducateurs savants

maîtrisant les vertus,

montrant assurément

le chemin à gravir

pour être celui qui,

selon eux, deviendrait

l'homme qu'il fallait être.

Et je les écoutais,

je culpabilisais,

je suivais le parcours

du parfait petit homme.



Aujourd'hui je me dis

que souvent mes folies

mes choix, mes doutes aussi,

mes crises et mes refus

ont fait ce que je suis,

que ça me plaise ou non,

que cela plaise ou non.

© andré elleboudt


[1] Alexandre Jollien, Vivre sans pourquoi.

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...