samedi 29 juin 2019

Comment est-ce que vous dites ?


Un poil de bite un soir de foire
se retrouva dans l'urinoir.
Un frais coup d'eau le baltingua
au loin, aux rives de Volga.
Il était né un soir de mai
sur la peau douce d'un abbé.
Il ignorait tout de la vie,
plutôt jubé et très peu fille.
Mais la Volga n'est pas que claire
et dans ses flots bien éphémères
végètent, épient des prédateurs
aux intentions, disons, sans peur.
Que faire dans l'eau d'un poil puceau?
Le filer serait vain, trop fin,
le tresser, trop court et pas beau.
Ainsi filait le fleuve hautain.
C'est au détour d'une frayère
que soudain prit fin la galère.
Le poil défait vint échouer
au cœur d'un pinceau décoiffé.
La nature quand elle le veut ose.
Le duvet rassuré se pose
au cœur décoiffé du pinceau.
Agit le miracle de l'eau.
Et le pinceau soudain revit,
le poil aussi s'arrime et vit.
Sur l'étal bleu d'un brocanteur
le pinceau séduit un preneur.
Ce dernier aime la peinture,
la vie, l'amour et les cœurs purs.
Voilà que son talent nouveau
trace un amour, des corps tout chauds.

On a glosé sur l'impulsion
des peintres et de leurs productions.
Le fond puant d'un vieux pissoir
peut inspirer un vrai Renoir.

© andré elleboudt

mardi 25 juin 2019

S'asseoir



Puis s'asseoir au soleil.
La table est accueillante.
Et la soif éveillée.
Le corps aussi demande
que le calme s'installe.

La nature est bien faite.
Le garçon en terrasse
dépose en souriant
l'objet de ce plaisir,
je dis assez banal.

Car ainsi va la vie
faite de petits riens
qui même rassemblés
ne font pas un récit.
Mais parfois désaltèrent.

© andré elleboudt 

vendredi 21 juin 2019

Temps et temps

Sur la fenêtre close
de la petite chambre
le temps, patient, s'écoule
parmi les gouttes d'eau.
Chacune en son éclat
se trouble et les chagrins
assombrissent le ciel.
Le temps est aguerri
mais il ne peut se faire
aux silencieux concerts
de cette masse d'eau
charroyant l'amertume
harponnant le vitrage.
Il a beau inspirer
la vie et ses tableaux
le temps est l'obligé
du ciel en ses climats.

© andré elleboudt

samedi 15 juin 2019

Orée


La route un jour, au terme d'un voyage
jugea le temps venu d'inattendus coups d'œil.
Pourquoi pas un sous-bois, à l'abri du raffut,
aux hasards de la vie, au choix de ses humeurs.
Et voilà qu'un matin, la sente dévoila
ce qui longtemps pourtant était demeuré tu.

Le goût du temps élu,
passé à en goûter
le charme des instants.

L'odeur des pas jetés,
foulés comme à l'envi
à la main du bonheur.

Les visages du ciel,
compagnons bienveillants
des merveilles du monde.

A l'orée des croisées,
des chemins se traçaient
ouvrant aux tête-à-tête.

La sensualité
de folles échappées
éveillait le désir.

La terre et ses mystères
en un flot intrépide
prodiguait ses bienfaits.

La femme reprend corps, la profusion des dons
enfante l'éternel. Plus rien ne signifie
le manque ou le chagrin, existe l'absolu.
Le cœur se réjouit aux rires de l'esprit.


© andré elleboudt

vendredi 7 juin 2019

Rien


Chose inhabituelle,
le moment
est vide.
Faire,
ne pas faire,
question vide.
Penser,
errer,
rêveries absentes.
La vie
sans souci
et sans plaisir.
Le regard s'égare,
les paupières
s'interrogent.

Fermeture ?
Ainsi
certains jours se déroulent,
un long fil fait de rien.
Désespéré
l'esprit cherche
un sujet d'espérance.


© andré elleboudt

dimanche 2 juin 2019

Solide

Peut-on imaginer
que celle ou que celui
que l'on croise un matin,
dont on sait la misère,
le mal ou la douleur
continue son chemin
à l'abri de tout vent ?
Tandis que l'on poursuit
la route et que s'égarent
dans le menu des jours
la pensée solidaire,
la simple humanité
qui partagent un instant
ce que l'autre déguste ?

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...