samedi 27 novembre 2021

Invitation

Il y a les misères,

les siennes et puis les autres.

Il y a l'inquiétude

qui s'infiltre et puis mine.

Il y a l'impatience

qui guette et puis qui ronge.

Il y a la douleur

qui s'incruste et puis règne.

Et la sérénité

qui vient si on l'invite.

 

© andré elleboudt


lundi 22 novembre 2021

Peur

Avoir peur, simplement. Si peur de dire son fait que l'esprit en devient fébrile, sec à la fois.

Quelle étrange aventure qui fait rentrer en soi et débusque à l'envi les troubles mécaniques, les limites et crevasses transformant les questions en fosses abyssales où l'être humain se perd.

Vouloir exprimer ça, ne pouvoir énoncer ni le ç, ni le a. Puis demeurer muet, douloureux du silence.

La vie se fait cruelle quand le mal envahit jusqu'au vouloir se dire, que rien ne peut alors libérer ou le cœur ou l'esprit ou la vie.

Et vivre ainsi devient l'ombre de l'énergie qui se nourrit de force pour ne rien exprimer.

© andré elleboudt


jeudi 11 novembre 2021

Scalpel

Venant de tout là-haut jusque là tout en bas

c'est le même tableau, tout partout un combat.

A chaque carrefour des éclats, des cratères,

le spectacle alentour c'est douleurs et misères.

On a miné les coins, explosé les jointures,

déshabillé les poings, brisé les encoignures.

Les membres entravés s'achèvent d'anémie,

les phalanges figées s'abandonnent sans vie.

Le tout de moi cassé. Et de la tête aux pieds !

Qu'a-t-il pu se passer. Objectif torpillé.

Et tout au fond là-bas se consument des voix

à trop hurler, soldats ivres de désarroi.

L'humeur est à l'orage, les mots sont mutilés,

le regard blanc de rage se dit prêt à tirer.

Je me croyais en guerre. Ce mal qui m'occupait.

J'éventais mes mystères. La douleur me cassait.

L'ennemi m'oppressait, aux poignets, aux chevilles.

Tout qui s'articulait me pourrissait la vie.

Mon esprit se perdait en de folles promesses,

mes forces s'épuisaient en de vaines prouesses.

J'avais mal, j'en crevais à n'en pouvoir bouger,

quand le mieux s'installait il ne pouvait durer.

 

C'était comme un rappel, pointu comme un scalpel.

 

Le tout de moi brisé. Tout, de la tête aux pieds.

Qu'allait-il se passer ? Ne plus rien maquiller.

Le quotidien passait. Des restes d'énergies.

Le mal se régalait. Putain, une tuerie.

Et lentement l'esprit, oubliant, confondant,

se perdait lui aussi, s'inquiétant, déprimant.

 

L'humeur se fait nuit noire, les mots vont se coucher,

le regard en peignoir se refuse à penser.

 

© andré elleboudt

dimanche 7 novembre 2021

Lapins

Tant de gens accablés

vivant autour de nous,

dont nous ignorons tout

jusqu'à la moindre plaie.

 

Sombrement écrasés

de guerres et de conflits,

de bisbilles, de dépits

et qui restent dressés.

 

Simplement abattus

par maux et maladies

errant dans l'anarchie

sans être reconnus.

 

Tragiquement noyés

lors d'un combat naval

dans l'eau de vie létale

d'un climat dévoyé.

 

Injustement tous ceux

que le sort a semés,

nullards, inanités

loin du cœur et des yeux.

 

Odieusement tuées

sur un coin de bureau

par un mâle fléau

dans leur féminité.

 

Innocemment brisés

tout au fond de l'église

par la sombre expertise

d'un clergé dépravé.

 

Tous ces êtres oubliés,

sacrifiés, mutilés

dont on craint de parler,

espérant oublier.

 

Howard Zinn a écrit

"Tant que les lapins n'ont pas d'historiens

l'histoire est racontée par les chasseurs."


samedi 6 novembre 2021

Sinon

Au hasard des journaux.

Un doute m'envahit.

Désastres naturels,

mon pays, la Belgique

n'est pas prêt.

Espionnages, attentats,

mon pays, la Belgique

n'est pas prêt.

Accident nucléaire,

mon pays, la Belgique

n'est pas prêt.

 

Et sinon, vous, ça va ?

 

© andré elleboudt 


mercredi 3 novembre 2021

Question

Savoir qu'un jour

cependant surviendra

la construction du four

dans lequel on cuira.

Y-aurait un mot pour ça ?

 

© andré elleboudt


lundi 1 novembre 2021

Inspiration

A l'âge que j'avais

jamais je ne posais

la question du passé.

A l'âge que j'avais

jamais ne me posais

la question de mon âge.

 

Je regardais passer les mois et les années.

 

Et à l'âge que j'ai,

parfois je me repose

la question de la vie.

Oui à l'âge que j'ai

le temps dont je suis fait

ressemble à mon passé.

 

Je regarde passer ce temps que j'ai goûté.

 

Oui à l'âge que j'ai

le bonheur de goûter

le présent est sucré.

Et à l'âge que j'ai

je dis merci au temps

pour ce que j'ai goûté.

 

Je viens de ma jeunesse, elle m'a bien inspiré.

 

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...