Venant de tout là-haut jusque là tout en bas
c'est le même tableau, tout partout un combat.
A chaque carrefour des éclats, des cratères,
le spectacle alentour c'est douleurs et
misères.
On a miné les coins, explosé les jointures,
déshabillé les poings, brisé les encoignures.
Les membres entravés s'achèvent d'anémie,
les phalanges figées s'abandonnent sans vie.
Le tout de moi cassé. Et de la tête aux pieds
!
Qu'a-t-il pu se passer. Objectif torpillé.
Et tout au fond là-bas se consument des voix
à trop hurler, soldats ivres de désarroi.
L'humeur est à l'orage, les mots sont mutilés,
le regard blanc de rage se dit prêt à tirer.
Je me croyais en guerre. Ce mal qui
m'occupait.
J'éventais mes mystères. La douleur me cassait.
L'ennemi m'oppressait, aux poignets, aux
chevilles.
Tout qui s'articulait me pourrissait la vie.
Mon esprit se perdait en de folles promesses,
mes forces s'épuisaient en de vaines
prouesses.
J'avais mal, j'en crevais à n'en pouvoir
bouger,
quand le mieux s'installait il ne pouvait durer.
C'était comme un rappel, pointu comme un
scalpel.
Le tout de moi brisé. Tout, de la tête aux
pieds.
Qu'allait-il se passer ? Ne plus rien
maquiller.
Le quotidien passait. Des restes d'énergies.
Le mal se régalait. Putain, une tuerie.
Et lentement l'esprit, oubliant, confondant,
se perdait lui aussi, s'inquiétant, déprimant.
L'humeur se fait nuit noire, les mots vont se
coucher,
le regard en peignoir se refuse à penser.
© andré elleboudt