jeudi 30 mai 2019

Unique

Je te vois.
Je me dis tu es là.
Les ondes de ton être.
Les formes de ton corps.
Et le chœur de ta voix.
La lumière du regard.
Tu es là.
Vérité de toi-même.
Être vrai de ma vie.

Et quand alors je prends
conscience et connaissance
de toi, cet être-là,
je me dis que je t'aime.
Je te choisis, unique.

© andré elleboudt

vendredi 24 mai 2019

Aux liens


Lamentable aventure.
Je suis le prisonnier
d'un bien odieux guerrier.
Son plaisir éprouvé ?
Refuser au plaisir
le bonheur d'être bien.

Cet expert séquestreur
se ravit chaque fois
que sur un point du corps
il ferme ses morailles.

Alors la vie se casse
et l'être bien étouffe.
Le bonheur se suicide
aux liens du désarroi.
Avoir mal à pleurer
isole, éteint et tue.

La vie ne se récite
au braille des douleurs.
Et alors le silence,
aphone, se libère.

© andré elleboudt

lundi 20 mai 2019

Selon que vous serez


Et pendant un long temps
le fil de fer amer
a désaxé la vie
recherchant l'idéal,
combattant les hostiles.

Un jour j'étais perdu.
Au cœur de mon esprit
s'est construit un espace ;
planètes inconnues,
trous noirs et profonds,
madriers de courage,
étais tenaces et piliers.

Et pendant très longtemps
de pierres en hauts pans
je me suis reconstruit
accompagné toujours
de l'amie équité.

Un jour revigoré
je regardais, patient,
le renouveau en voie.
Je retrouvais, je crois,
en tout ou en partie
le grand gaillard d'avant
entre force et déclin.

Et j'ai pensé longtemps
au chemin parcouru,
grand moment de pudeur,
évaluant le poids
des forces et des moyens.

Ce jour j'ai découvert
la chance qui est mienne
de me savoir instruit,
possédant quelques biens,
renforcé par l'amour
et l'amitié aussi…
autant de dons reçus.

Et un temps j'ai pensé
selon que vous serez…
J'ai mesuré ma chance,
reconnu mon bonheur.
Comment les partager.

© andré elleboudt

samedi 18 mai 2019

Folies

Car enfin,
on a encore les mots
pour inventer un monde
à hauteur de nos folies.
Et même si
les mots parfois
font mal,
ils tuent moins
que les armes.
Et les larmes qu'ils provoquent
se font, dit-on,
chemin de guérison ?


© andré elleboudt

mardi 14 mai 2019

Sagesse

Être sage, c'est être obéissant ?
Non pas.
Ce n'est ni se soumettre, obtempérer ou plier.
La sagesse sans joie est raideur, sans gaité le sage chagrine.

Elle est un coup de vent qui ouvre l'horizon,
un fin rai de lumière perçant dans la poussière
et parfois un moment fugace et jouissif à l'audace subtile.

La sagesse est la quête patiente de tout ce qui sans nom,
germe et puis alors grandit au cœur des vérités
de ce que chacun, chacune dans nos secrets nous sommes.

© andré elleboudt

jeudi 9 mai 2019

Volcan


 
Déposer en chemin le seul poids de son pas.
Et brumiser dans l'air l'âcre goût de la vie.
Cracher haut vers le ciel la rage de ses mots.
Enterrer dans la boue l'attente du bonheur.
Tagger sur un laid mur les couleurs de son fiel.

Puis enfin se sentir libre comme l'oiseau.

Reconnaître en sa vie les raisons de sa joie.
S'arrêter, regarder, s'habiller de la paix
qui soudain, là devant, jaillit tel un volcan
quand l'esprit se repait du quotidien des jours.

© andré elleboudt

lundi 6 mai 2019

Rien du Tout


Là derrière,
tout derrière,
mais que reste-t-il donc
derrière l'oubli ?
Le timbre d'une voix ?
La frappe d'un pas ?
L'odeur d'un baiser ?
La force d'une main ?
Tant et tant d'autres chants
tant de moments et tant d'autres blessures.

Et s'il ne restait rien même pas cette trace
infime et incolore d'un moment de bonheur ?
D'un moment de mépris, ou de haine ?
Ou d'un instant d'amour ?
Et s'il ne demeurait pas ça ?
Rien du tout. Rien / du / tout ?
Sinon l'inconnaissance ou l'inconnu ?
Que restera-t-il quand même l'inconnu
s'estompera par absence de chercheur ?

© andré elleboudt

mercredi 1 mai 2019

La raison suffisante


Conscient du handicap,
des probables conséquences,
des doutes et des maux…
Conscient du risque mesuré
-mais peut-on tout mesurer ?-…
Conscient de l'imprudence…
Conscient d'être tout seul…
d'être seul à pouvoir
faire et aussi subir…
Je vivais
au rythme d'intentions,
au goût de l'aventure,
au risque de m'y perdre.
La possibilité d'échouer
et de le regretter
n'est jamais, je le crois,
la raison suffisante
pour ne pas avancer.
Vivre.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...