mercredi 29 avril 2015

Balise


J'ai lancé ce matin aux extrêmes étoilés la balise alanguie des fièvres amoureuses qui depuis tant de temps me brûlent du dedans.
Ouragans et tempêtes, embruns sucrés, salés, eaux de vie et mers d'huile torrentuaient en moi.
Catamarans joyeux au corps de nos tumultes, nos mots d'amour déversent deux vies et des tourments, des folies à foison.
Amour.

dimanche 26 avril 2015

Fécondation


Mon regard se porta
vers un éclat caché.

Se passait là, tout près,
la rencontre insolite
du ciel et de la terre
et l'eau se faisait lien.

Un astre s'égarait
en sombres confluences
semblant donner la vie
aux rives bienveillantes.


Et l'air, sans y toucher,
devenait feu divin
éveillant le surcroît
d'audace et de saveur
qui donne à la nature,
compagne séduction,
force et fécondation.

vendredi 24 avril 2015

Miné



Très riches en émotions,
les jours après les jours
défilent et me défient.
Parfois, ils  me défont
tant les mots et les sons,
paquets de sensations,
ont beau jeu de mimer
la vie et ses rigueurs.
Et je me sens miné
tout dedans, à l'intime.

mercredi 22 avril 2015

Because

 
Dans un coin du cœur, là,
un moment de bonheur
qui vient se poser, ah!
Mon esprit batifole
tant est bon ce bonheur;
et mon esprit s'étiole.
Mon cœur alors se pose.
Des frissons, le bonheur,
la vie pétille, because.

dimanche 19 avril 2015

Mer

Méditerranée, toi du milieu des terres,
quand donc hurleras-tu la folie de nos indifférences?
Méditerranée, toi au milieu des hommes,
quand donc aborderas-tu les quais de nos indécences?
Méditerranée, toi la mer du milieu,
quand donc inonderas-tu les ports de nos insouciances?
Méditerranée, toi la mer du demain,
quand donc saborderas-tu les cales de nos absences?
Méditerranée, toi la mer de l'espoir,
quand donc briseras-tu les barrages de nos violences?
Méditerranée, toi la mer de nos vacances,
quand donc lèveras-tu les brumes de nos consciences?

samedi 18 avril 2015

Chemin


Je l'ai vu apparaître
comme un frais coup de foudre.
"Bien je m'en vais te prendre"
me dis-je en lui parlant.
Il est beau, droit et large,
il s'étend là devant.
"Et si je t'empruntais
plutôt que de te prendre?".

Je marchais.

samedi 11 avril 2015

Congédié


Cela ressemblerait à un doux vent du sud.
Un souffle tiède et lent, régulier, en finesse, s'insinuant, placide, dans la vie qui subit, stupéfaite, étourdie à ne savoir que faire.
Quand l'asthénie s'en vient s'ancrer et demeurer, l'ardeur en méridienne se fait longue indolence.
L'esprit veille et survit, le corps végète et s'use.
La fatigue a vaincu et l'être est congédié.

Arrêt

Au soleil tout est là, tout est autre et pourtant.
Le gris d'un jour banal se fait galbe et saillie. Un chemin qui descend devient lévitation. Les brins d'un vert de terre se font tissu moiré. Et les herbes sauvages s'érigent en défilé. Le soleil élucubre une ode à l'harmonie où rien n'est, cependant, volonté ni projet. La nature en éclats manifeste et s'écrie que tout est beau en soi.

Faut-il s'y arrêter.

Et quand l'œil s'aventure en terre de séduction,
c'est l'univers entier qui descend au jardin.

jeudi 9 avril 2015

Terre


Les mains profond en terre.
Toucher des doigts le cœur.
Y trouver des racines.
A l'origine et plus.

Communier à la vie.
Froide et peu amoureuse,
la terre en mars éveille
tous des chaînons d'espoir.
Puis vient avec avril
la conviction d'un tout.
Toucher du bout des mains
un dessein, un demain.

mardi 7 avril 2015

Vague

Le soleil a baissé le rideau de son jour. Voilà, il m'a laissé. 
A l'instant je pressens que l'arrivée du soir avivera les pensées.
Etre là, ne rien faire, est un moment propice à la divagation.
Je crains, cela m'inquiète, que la rumination n'occupe le terrain.
Cet instant hasardeux peut me faire basculer en des troubles lassants.
C'est une opération digne d'un grand stratège que je lance hardiment.
Il me faudra, je crois, faire montre de patience et m'être bienveillant.

samedi 4 avril 2015

Belle


Ah, la nature est belle et ce matin encore je l'ai vue en couleurs déployant bien des charmes; ceux discrets, ternes et frêles que le chemin d'automne donne à voir au marcheur entre deux pas, pas forts. Dans le courant des rus, paisibles et loin des rames,
il est bon de sentir en ses pas vie – matrone. J'aimerais lui poser le comment de cela et pourquoi les couleurs et comment les ravins, où çà l'eau qui surgit et d'où le bruit du bois? 
A bien prêter l'oreille, je l'entendis "Demain, je dirai les secrets et tout au fond de toi tu comprendras que rien n'épuise ton pourquoi."  Ah, la nature est belle et ce matin encore je l'ai vue m'ignorer ou me jeter un sort?

mercredi 1 avril 2015

Courant d'airs

 
Observer son visage, 
la porte de son soi, 
déchiffrer son regard, 
fenêtre de son jeu, 
se perdre dans les airs. 

Un air conditionné 
prisonnier de tant d’autres 
quand on voudrait séduire, 
accrocher ou draguer 
au prix même de se perdre. 



Un air bague ou bijou 
qui n’expose de soi 
que l’hors ou le brillant 
quand on se voudrait autre, 
au risque de se perdre. 

Un air frais de campagne 
qui présente un visage 
arrosé de douceur 
quand on veut être soi 
au danger de se perdre. 

Le jour du frigide air 
comme un matin lointain, 
comme un soir sans histoire 
quand seul, on reste froid 
sans un cri, sans se perdre. 

C’est un funicule air 
qui ferait tant monter 
au sommet des colères, 
aux alpages misères, 
un pic et puis se perdre. 

Ou quand air majuscule 
on aime dominer 
refusant l’italique 
qui ne sait que ramper, 
se coucher pour se perdre. 

Et puis le libertaire 
où la folie du corps 
dévore, guide et se donne 
aux feux de la passion, 
au plaisir de se perdre. 

Et parfois le mâtin 
se fait aire de repos, 
coquin s’acoquinant 
aux creux de la tendresse 
attendant de se perdre. 

Et tous les autres airs, 
peu fiers ou débonnaires, 
d’hier ou de mystère,... 
je suis un courant d’airs 
et je n’ai rien à perdre.                                   

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...