mercredi 29 mars 2017

Létale




Je me suis écorché

aux coins rugueux du monde.

La douleur était forte

et la souffrance entière.



Je me suis écorché

aux misères étalées

aux quatre coins du coeur

animées par la peur.



Je me suis écorché

aux lèvres des humains

quand les mots sont armés,

les intentions létales.



Je suis un écorché

et un écorché vif

quand souvent la parole

fait de l'amour la mort.

© andré elleboudt

samedi 25 mars 2017

Introspection




Forteresse imprenable.
Mur d'enceinte morose.
Grand portail insoumis.
Pont-levis querelleur.
Marigot repoussant.
Emanations fétides.

Ma colère en silence.

Le fort se fait chaumière.
La muraille s'ouvre aux vents.
Le porche tend les bras.
Le pont se fait ponceau.
Le remous est limpide.
Le vent fleure la vie.

Ma colère est futile.

Je reprend tous les plans,
les ruelles et impasses,
les murets et les digues,
les cachots et les chaines.
Mon âme se confronte
à tout ce que j'abhorre.

Ma colère en silence.


© andré elleboudt

mardi 21 mars 2017

Sensations


 

Un frisson s’éparpille
aux ronds-points de mon corps…
à l’abri du tympan
tout le cerveau s’agite…
les prunelles s’émeuvent
tant l’émotion tourmente…
sur ma peau c’est l’hiver,
un fracas de frou-frous…
j’ai les doigts enfièvrés
au bout des mains glacées…
… chaque fois que j’entends
le son chaud de ta voix.


© andré elleboudt

samedi 18 mars 2017

L'envie




Je ne sais pas vous, mais
violence et fureur
me sont insupportables,
guerres, attentats et morts
me délogent du confort
quotidien et douillet.
Mis à part le Grand Nord
et l’Antarctique aussi,
probablement le ciel,
peu de lieux aujourd’hui
me semblent vaccinés
contre un virus fourni
en cadeau à la terre,
sans frais par des humains.
Quand j’entends le mot guerre
ou quand je vois la mort
au début du souper,
que je lis les récits
d’atrocités causées
par des cabots débiles,
il me prend, malgré moi,
une envie d’être ailleurs,
de me changer en fleur.


© andré elleboudt

jeudi 16 mars 2017

Beh ma foi...

Je le pense.

Il n’existe pas.

Je le crois.

Il existe bien.

Je conclus.

Je n’en peux rien dire.



Au mitan de ces assertions,

des grands feux grillaient des dévots.

Aux gibets des révélations,

pendouillaient des crétins bornés.

Aux fers froids du doute blafard,

pourrissaient des croyants têtus.



Aux firmaments patents des fois,

aux ciels rugueux des mécréants,

c’est le cerveau qui parle au coeur.

Aux tribunaux des certitudes,

aux cabarets des assurances,

c’est le cerveau qui tue le coeur.



Que diable ils sont nombreux tous ceux

tués pour Dieu ou le néant.

© andré elleboudt

mardi 14 mars 2017

Vague à l'âme





C’est un prénom étrange
que la nature un jour
a donné à la mort.
Et ce jour-là, là-bas,
elle était inspirée
la mort au coeur de l’eau.
Prénom: Fukushima,
où la mort partagée
en a touché vingt mille.

Je l’avais oublié.

Et en y repensant,
vingt mille! Diablement fort.
J’avais perdu de vue
que tant et trop d’humains
avaient perdu la vie.
S’envole la pensée,
s’éparpille la mémoire.
Le réel se déguise
et voilà on oublie…

Imaginez, vingt mille!

© andré elleboudt

vendredi 10 mars 2017

La voix du peuple



Jamais on a parlé
autant des gens, du peuple,
jamais tant harangué
le peuple et tous ses gens,
jamais on a tenté
de tant séduire le peuple,
ni jamais tant convié
tous ses gens à voter.
Tous les jours en radio,
au coeur des vidéos
on entend des gens biens,
propres et bien habillés
trouver des qualités
à tous ces gens du peuple.

Le peuple selon eux
serait voix de sagesse,
possédant, silencieux,
le don et l’acuité
de comprendre le monde,
ses besoins, ses enjeux.

Le peuple est à demain
ce qu’est rêve au réel.
Les beaux habits parfois
imaginent des mots,
asticots de chimères,
que tel un poisson fou
le peuple gobera.


© andré elleboudt

jeudi 2 mars 2017

L'enfant do...


J'en avais plus qu’assez

d’hachurer mon sommeil

du gris acrimonieux

de l’instabilité.

Le noir n’a son pareil

lorsqu’il s’installe, odieux,

parant l’inapaisé

de son sec appareil.

J’ai regardé les cieux

et je me suis jeté

dans l’inconnu vermeil

du néant mystérieux.

Un bras m’a agrippé…

quand sonnait le réveil

d’un matin broussailleux.

Mirage halluciné.


© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...