samedi 30 mars 2019

Sans elle


Sans elle

ma vie serait tout autre.

Le destin

ou le sort, ou le pas de chance

ont cloué le bien-être

au mur de la complainte.



Ça vient

un jour,

soudain,

et du soir au matin

le mur bientôt s'érige

et s'accroche l'affliction.



Sans toi

je serais prisonnier

sous la paroi

sans nom

de tant d'accablement.

Tu es là

et même ton silence

se nomme

délivrance.

© andré elleboudt

mercredi 27 mars 2019

J'aime bien


Être seul.
Être seul et parfois
se donner comme un temps.
Temps de deuil.
Le deuil d'un temps passé
à jauger, à juger, décider, confronter, opposer, rassembler
nos traits d'humanité.
Oh oui.
Parfois j'aime ça, j'aime bien
être seul.
N'en vouloir
qu'à moi-même.

© andré elleboudt

jeudi 21 mars 2019

Et tout s'anéantit.

 
Des lieux comme en pagaille.
Des ruelles et des places, on dirait un menu.
Des vues, des sites aussi à ne pouvoir tout voir.
Tout admirer, non plus.
Des villes et leurs merveilles étalées là. Hasard ?
Un univers bâti par des femmes et des hommes.
Et de telle valeur. Comment imaginer
que ceux-ci, celles-là peuvent aussi casser,
détruire et se détruire. Et tout s'anéantit.

© andré elleboudt

jeudi 14 mars 2019

Adoltère



 
Le cœur tout à l'envers,
c'est un ado perdu
au cœur de ses langueurs,
mangé par trop de peurs
de n'avoir pas vécu.
Là, contre un réverbère.

Le cœur à bout de nerf
pour tout ce temps perdu,
ému, pauvre voyeur
de n'oser, rimailleur,
avancer éperdu
et espérer lui plaire.

Ce sont tant de regards
se laissant deviner,
tant de lèvres muettes
refusant de parler,
attendant qu'il s'y mette,
audacieux, sans retard.

Lorgner formes et fards,
hésiter, patienter,
se morfondre et, poète,
rêver de l'envouter,
tout lui dire et le reste,
séduire sans retard.

Comme un ado déçu
il a passé des nuits
à savoir que demain
enfin il oserait.
Et un matin, c'est vrai,
il a tendu la main,
doutant, bien malgré lui,
et elle a répondu.

Histoire de chimères,
séductions éphémères,
comme un ado il fuit
et puis, sans trop de bruit
quitte son voisinage,
il avait passé l'âge.

© andré elleboudt

mardi 12 mars 2019

Siccité

La maitrise est un art
qui ressemble parfois
aux œuvres insensées.
Côtoyer, tolérer
tant en soi qu'en tout autre
ce que l'on insupporte
a pour moi l'âcre goût
du feu froid en hiver.

Propos tenus sans cœur,
regard tout en froideur,
relation sans égard,
distance et siccité…
Maîtriser mon humeur,
affronter, endurer
ces dispositions-là
me coûte et puis m'irrite.

Alors je me défais
et deviens malgré moi
dédain, aridité.

© andré elleboudt

samedi 9 mars 2019

Casqué(e)


 

Le casque sur la tête,
je vis à cent à l'heure.
Et vivre m'appartient.

Le casque sur la tête,
j'ai la musique en moi.
Communion d'émotion.

Le casque sur la tête,
l'univers dans les yeux.
Je possède le monde.

Le casque sur la tête,
si le ciel m'aplatit.
Je transforme le monde.

Le casque sur la tête.
Trous au sol, trous de balles.
Et j'apporte la paix.
 
Je m'universalise
autant que je m'isole.
Étonnant.

© andré elleboudt

vendredi 1 mars 2019

Grêle




Doucement.
Lentement.
Tendrement.
Si frêle, il s'épuisait.

Autant d'heures passées
à façonner une œuvre
au futur incertain.

Cela il l'ignorait.
Et pourtant, cependant.

Doucement.
Lentement.
Tendrement.
Le givre s'écoulait,
victime,
dont la grêle innocence
ne pouvait rien, hélas,
contre
l'avidité féroce
d'un rayon de soleil
ce matin de l'hiver.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...