Il doit y faire bon vivre. S'asseoir en paix, là-haut.
La terrasse aux grands vents qui ouvrent l'horizon.
C'est une maisonnette pas bien grande c'est sûr,
inondée de soleil qui se met à jouer.
J'aimerais y rester quelques jours, quelque temps
et me poser amène puis regarder au loin,
libéré de mon faix, ce qui se passe en moi.
Doucement ressentir le chaud de tes menottes
qui me parlent de toi, silences iodés.
Alors nous retrouver absorbés par le vague,
s'habiller de lumière, s'enrober d'infini
pour enfin retrouver tous ceux qui nous ont faits,
celles et ceux bien avant, tous ceux qui nous suivront
et qui leur survivront, indécis au lointains.
C'est une maisonnette, peut-être un peu plus grande
qu'elle ne m'apparaissait. L'herbe de la colline
qui surplombe la mer est verte et l'océan
si bleu et libéré qu'on le croit amoureux.
Il semble désirer dégriser les parois
de tant d'étés passés. Assis sur la terrasse,
entourés d'inconnus nous nous faisions un film.
Et nous les découvrions, ceux d'avant, d'aujourd'hui
et tant et tant d'après. C'est une maisonnette.
Elle s'ouvre sur la mer. L'herbe y est volontaire.
Et la vie…
© andré elleboudt
Andrew WYETH (1917-2009)
Kent house 1971