La goutte hésite.
Là, au bord du chéneau, elle ferait bien le grand saut. Mais
tout en bas, rasant le sol, un régiment, la fourmilière déplace ses trésors.
Soit, elle s'écrase au sol, au terme de sa vie, éphémère et
provoque un pogrom inouï… Soit…
On ne saura jamais la suite des pensées.
Aspirée vers l'avant, la voilà qui s'écoule dans le bec
assoiffé d'un moineau de passage. Pendant ce temps, le régiment poursuit son
chemin, laborieux, ignorant que bientôt, juste après l'apéro, un bec soudain
goulu, jettera son dévolu sur un fourmillement de vie.
© andré elleboudt