dimanche 27 février 2022

Je vomis

De tous ces potentats

qu'ils soient grands ou petits,

infimes toujours infâmes,

habités d'un pouvoir

crapuleux, absolu

et dotés d'un savoir

poussiéreux, révolu,

je vomis les prénoms,

les noms ou les surnoms.

 

A tous ces cancrelats,

génies déjà flétris

qui s'extasient, se pâment

de conter tout en noir,

d'abattre l'ingénu,

le jeter au tiroir

en soldat inconnu,

je vomis les raisons,

les manipulations...

 

... sur toute la planète, 

du bureau de l'État 

au guichet patronal, 

de la cour de l'école 

au salon familial 

car au cœur de ces lieux 

vivent, survivent ou meurent 

des humains abîmés, 

détruits par ces fumiers 

cultivant l'abjection, 

céréale puante 

de l'inhumanité.

 

© andré elleboudt


mardi 22 février 2022

Rengaine

Un rayon de soleil

dans le coin de mon œil.

Une brise légère

apaise la misère

d'un matin si banal.

L'éclat plat d'un fanal

entraine alors mon pas,

me bousculant, non pas,

tirant de sa torpeur

mon esprit sans humeur.

Un moment suspendu

où le temps s'est perdu.

Memento d'un matin

au bonheur clandestin.

Le tout dedans est terne

et doute ma lanterne.

Le corps alors se traine.

Ce jour, morne rengaine.

 

© andré elleboudt

mercredi 16 février 2022

On

Il a crié au loup, ancienne stratégie

expression de sa peur. Pris à son propre jeu

il inculpe les on, facteurs de menteries.

 

Il a crié au loup craignant que son renom

ne devienne dépouille d'un passé prétendu

glorieux, sans outrance. La bête doit payer.

 

Il a crié au loup. Et le loup écœuré

a rejoint sa tanière. Déjà on célébraient,

le hâbleur festoyait. Les grognements peinaient.

 

Il a crié au loup. Et quand, la nuit parfois,

probité et honneur titillaient son esprit,

il imputait son cri à la meute des on.

 

© andré elleboudt


jeudi 10 février 2022

le goût du bigarré

La ville n'est pas grande et se donne parfois des airs de métropole. Dans les larges ruelles, des avenues se perdent transpirant d'amertume, croyant être ceci et n'étant rien de ça. Au cœur des maisonnettes, des bourgeois se désolent ; eux non plus ne sont pas l'image du miroir placé là bien en vue au mitan du salon flairant la naphtaline. 

 

Comédie du paraître, fanfares de poseurs, dico du soi-disant, évidence du peu ce défilé arpente boulevards ou croisette imaginant l'effet, l'admiration, le choc que provoque cet art de n'être que de bruine quand on se veut averse, image du néant se prenant pour le tout.

 

Et par-dessus le jeu se trame la soierie à la couleur étale de l'uniformité. Tout lentement s'enlisent les dernières audaces et tandis que s'assèche le goût du bigarré, les citadins s'étonnent que la vie soit morose, monotone et sans joie.

 

© andré elleboudt

lundi 7 février 2022

Légère

Et le temps qui passait.

Et moi qui vieillissais.

Et plus je remarquais

que leur nombre chutait.

 

Le nombre de ceux-là,

ils et elles à la fois

qui avant étaient là,

devenaient autrefois.

 

Feuilletant un matin

mon livre du moment

j'entends un écrivain

m'expliquer ce courant.

 

Ne vivre qu'avec eux,

ces êtres qui libèrent,

à l'affection légère

dont on se porte mieux.

 

© andré elleboudt


Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...