dimanche 31 juillet 2016

Jalousie



A quoi pense la plume qui prolonge ma main
quand, parfois infidèle, je m'écris au crayon?
Peut-on imaginer son futé coup de bile
lorsque dans l'insouciance je m'égare à la mine?
N'aurait-elle érigé une exclusivité,
le cœur d'un duetto partageant nos penchants?
Et quand les doigts se taisent rendant vains les écrits
pourrais-je y discerner sa volonté jalouse?

© andré elleboudt

jeudi 28 juillet 2016

Réveil

L'impatience a tué
en moi le goût écru
du fil des jours heureux.

A trop vouloir demain,
j'ai effacé l'insu
avant même qu'il le fut.

La passion m'a usé;
lentement les saveurs
ont pris un goût revêche.

A tout vouloir ce jour
l'appétence m'a mené
en des pays sans ciel.

Puis le temps a posé
le drap blanc de l'intact,
l'occasion d'un réveil.


© andré elleboudt

mardi 19 juillet 2016

Chut....

Au milieu de là-bas, bien avant d'être ici,
je quittai, téméraire, un océan perdu.


J'empruntai un sentier inconnu des atlas
car les indicateurs refusaient de parler.
 

A l'abri d'un palmier, je consultai, inquiet
un très vieux GPS devenu taciturne.
 

Oubliant la sagesse, je sautai sans penser
au fond d'un gouffre errant. Pas un bruit, pas un son.
 

Mon bonheur implosa, ma joie se fit aphone,
mon esprit s'éveilla: Euréka, le silence!



© andré elleboudt

samedi 9 juillet 2016

A perte de vue

Un jour insignifiant semblait se déployer.
Les pas étaient connus,
simplement reconduits,
niaisement triviaux.
Tous les sens en éveil détectaient l'ordinaire,
le goût de l'insipide,
cristal inhabité,
glossaire abasourdi.
La raison vint heurter le battant de mon âme.
Elle murmura, têtue:
"Refais donc le chemin,
tu t'es perdu de vue."



© andré elleboudt

mercredi 6 juillet 2016

Pétulance



Aux abonnés absents
depuis beaucoup de lunes
le soleil, ce seigneur,
fit subir aux humains
la nuit. Révolution!

Car on ne peut nier
que ce brillant despote
en connaît un rayon
en matière de pigments,
thérapie du bien-être.

Si soudain il endort
sa chaude pétulance,
nos cœurs mous, abattus
se désolent et s'écroulent.
C'est la dissolution.

Un seul astre nous manque…
Je voudrais m'éveiller
chaque jour au soleil,
mais sans aridité,
et puis sans travailler.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...