Pendant un très long temps j'ai vécu avec elle.
Sans effort et sans larme, sans question, sans dépit.
Au fil de jours sans ruse faits d'un bonheur naïf
tel un couple attesté, sans question, sans répits.
Il n'était pas alors question d'inventorier
les bienfaits de la vie, tout n'était qu'harmonie.
Et nous nous entendions, nous aimions sans savoir.
Mais rien jamais n'est dû.
Dans la douce insouciance, heureusement candide
résidait un bonheur. Et une prétention,
un orgueil suffisant. Puis un jour la douleur,
comme un appel à l'ordre m'a invité sans choix
à plus de modestie. Il fallut peu de temps
pour éveiller mes sens au réel d'un état,
jusque-là inconnu. Un paradis perdu.
© andré elleboudt