samedi 26 août 2017

Droit de cité




Les couleurs ont gagné le droit de s'exprimer.
Il semblerait, dit-on, qu'il est bon d'obéir
aux ordres, aux injonctions de leurs simples présences.
Voilà, je m'interroge. Pourquoi le rouge est-il
le signe de l'arrêt, du danger de l'alerte,
du chaud ou de l'amour ; le vert libérateur
qui permet d'avancer ? Est-on bleu dû au fait
d'être un petit nouveau quand jaune identifie
un hostile à la grève ? Si j'ai trop bu le noir
fait de moi un soulard. Et tous nos sentiments
aux couleurs d'arc-en-ciel ? Puis toutes les couleurs
selon le continent qui disent et définissent.
Le noir, souvent est brun et le blanc tout rosé,
certains jaunes sont laiteux et les peaux rouges alors…
Bien drôle que cela ! Que dis-je en vérité
quand je dis à ma belle qu'elle donne des couleurs
à mes jours à mes nuits ?


© andré elleboudt

jeudi 24 août 2017

J'étais plusieurs




Sur un chemin de crête
je fus pris de tourments,
la tête me tournait
et j'en perdais la paix.
Je n'étais pourtant pas
au sommet du Népal.
Je m'étais retrouvé
le nez face à un mur.
Une question que la vie
me posait, à laquelle
il me fallait sur l'heure
apporter la réponse.
Pas de potions miracles,
pas de solutionnaires,
ni de tranquillisants.
J'étais face à la vie
dans l'entre-deux du choix.
J'étais le seul acteur,
il me fallait aller,
risquer la décision,
espérer avancer.
J'étais seul mais soudain
croisais sur le sentier
la force et les talents
enfouis et silencieux
au fond de mon esprit.
Je les ai réveillés,
déjà j'étais plusieurs,
je pouvais, je vivais.


© andré elleboudt

dimanche 20 août 2017

Le marché




Un marché de chez nous.
La rosée du matin
marie son frêle éclat
aux vapeurs épicées
des broches de poulets.
Des cageots en carton
comparent leurs couleurs
dans un gai brouhaha.
Allongées sur l'étal,
des tomates guindées
détournent le regard,
vraiment très agacées
par les propos vulgaires
des radis et des pois.
Les pommes, des poires aussi
raillent les badauds,
discrètes, acidulées.
Dégoulinant de chaud,
pains saucisses et choucroute
rêvent de cieux polaires.
Pantalons et jupettes
se frôlent, peut-être plus,
incriminant le vent.
Des CD poussiéreux
tentent d'amadouer
des mamies nostalgiques
près des jouets pas chers
pour enfants insatiables.
Des soutiens d'un vieux rose
intriguent des ados
qui déjà imaginent.
Le collecteur de taxes
déguise son malaise
sous un rire étudié.
Il fait beau. Les chalands
déambulent. C'est l'été.
Le marché c'est le monde,
ses goûts et ses couleurs.
Par bonheur les caissons,
les promos et les fruits
ne portent jamais d'arme,
ne conduisent jamais
de fourgons assassins.


© andré elleboudt

vendredi 11 août 2017

Ma poule !




Un œuf s'est révolté hurlant au poulailler : "Ça a assez duré !"

Le choc fut si brutal qu'il cassa sa coquille et se retrouva nu au beau milieu du jeu.

Au fond du blanc gluant riait le fipronil, qui joyeux répondit : "Ça fait du bon pognon !
Ils vont casser les œufs et puis tuer les poules et mon patron maffieux leur offrira, odieux, sur un plateau sans pou des poussins à gaver afin qu'enfin ils pondent des œufs en quantité, des œufs de qualité !"

Cela ressemble un peu à la poule aux œufs d'or, non ?

© andré elleboudt

mardi 8 août 2017

Du pouvoir du ciel



Croire en force et pouvoir.

Réguler et dompter,
maitriser, dominer,
décider, exister !
Et soudain un matin,
désirant jardiner,
soulever un rideau,
constater qu'il pleuvine
et puis rester couché.

Décider et s'enfouir…


© andré elleboudt

mercredi 2 août 2017

Adol-essence




Elle s'évertue, la folle,

à filer ci et là.

Et j'ai beau la poursuivre,

l'encadrer, lui parler,

elle n'en fait qu'à sa tête.

Pourtant, c'est pour son bien !

Je pense à elle, souvent,

je l'entoure de mes soins.

Mais la voilà rebelle,

elle veut se faire, bohème.

C'est que je suis novice

lorsqu'elle se fait artiste.

Comment et puis que faire,

elle est impétueuse.

Son énergie est telle

que j'en brûle la mienne.



Ce n'est pas rien ma foi

de se dire un matin

je vais planter la vigne.


© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...