vendredi 28 novembre 2014

Le cahier

Mes yeux suivent la plume
qui depuis tout un temps
noircit de ma noirceur
le cahier crème et doux.
Mon esprit en éveil
redécouvre étonné
ma vie et ses bonheurs
étalés sur papier.

Quel étrange voyage
de relire ma vie
aux accents vérité
du livre de mes jours.
Et douloureux présage
d'imaginer alors
que passent les saisons
sans goût et sans couleur.

dimanche 23 novembre 2014

Escalier

C'est un frêle escalier
aux pas irréguliers,
au ressenti rugueux,
sur la face desquels
le pied se pose nu.
Et tout le corps aussi.
Quand on descend les marches,
le sens se fait unique,
amenant au sous-sol
et parfois bien plus bas.
S'ouvre alors comme un cœur,
le centre vrai, sans fond,
tant l'être et ses secrets
sont enfouis tout là-bas
à l'abri des couleurs,
des jours et de la vie.
Tout n'y est, cependant,
pas fait d'obscurité.


Mais l'accès y est rare
et les chemins obscurs.
Ces sentiers je les prends
et les parcours, parfois,
quand le pas en surface
n'est pas bien disposé;
apparaît un besoin
affamé d'assurance
et de sérénité.
Je pars alors au cœur
de moi, de mes secrets
pour une étape éclair
qui restaure, affermit
le pas, l'âme et la vie.

vendredi 21 novembre 2014

Effleurement

Effleurement
d'un sein
contre l'épaule.
Sensation fugitive,
légère
comme une brume.
Et voilà que l'esprit
se dissipe
et s'étiole.

dimanche 16 novembre 2014

Me réjouir

Assez, suffit et marre
de me sentir tel! Oh!
Ces pensées qui me minent,
me divisent et me tuent,
m'empêchent d'être moi.
Je veux pouvoir penser
sans en subir de mal.
Je veux pouvoir vivre
sans être prisonnier.
Et je veux pouvoir être,
m'apaiser, profiter,
aussi me réjouir.

mercredi 12 novembre 2014

Arrosé




Arrosé d’un soleil
délicat aux fins goûts
d’épices et de houblons,
entre monts et canaux,
à la teinte d’un vert,
j’ai accroché des mots
à l’écume d'hier
pour adosser mes jours
à ceux des gens passés.
J’ai regardé de-ci
et observé de-là
de briques et calcaires,
de peupliers en saules,
retrouvant pas à pas
l’immobile passé.

samedi 8 novembre 2014

Comme un baiser

Comme une longue plainte j’entends le cri du monde
un peu comme une étreinte qui se ferait trop longue.
De droite, aussi de gauche, ils ont tout essayé,
ils sont désemparés sans projet ni ébauche.
Et notre monde tourne, tourne fou, affolé.
Et partout la vie crie, hommage à l’espérance.

Sans loi et sans pardon l’humanité avance
d’un passé qui s’écrase vers un demain sans fond.
A quoi bon exister et puis, pour quoi lutter?
A quoi sert-il de naître si personne ne peut être?
Tous, on s’est fait avoir! Le bonheur c’est l’avoir!
Mais bon dieu qui peut croire que l’être c’est l’avoir ?

Pourtant il y a l’homme, issu d’un don d’Amour.
Et puis aussi la femme qui n’a pas son égale.
Ils sont l’humanité, ont pouvoir d’innover,
de créer, d’inventer, de faire être et rêver.
Et cette humanité a le choix de poser
la question du pourquoi. Pourquoi toi, pourquoi moi?

C’est le choix d’avancer, de se donner un but.
Le choix de se choisir, la liberté de l’être.
Le choix de fiancer l’humanité au monde.
Le choix des épousailles des couleurs de la peau.
Le choix des retrouvailles malgré le prix des maux.
C’est le choix de s’aimer à tort et à travers,
le choix de respecter tout ce qui est divers.

L’homme a été donné au monde comme un baiser.

dimanche 2 novembre 2014

Encre douce

Inaugurer le jour à l'abri du passé.
Redire, te murmurer les mots à t'inventer.
T'écrire à l'encre douce.

Apprivoiser mes pas au timbre de ta joie,
époumoner mon être au toucher de tes doigts,
conjuguer mon amour au présent de ta vie.

Enraciner ton goût au limon de mon corps,
accrocher ton regard au fil de mes silences,
étaler tes couleurs sur la toile de mes nuits.

Dessiner ton visage au refrain de mes heures,
harmoniser mes peurs aux rives de tes yeux,
écrire à l'encre douce l'essoufflement des mots.

Etonner nos désirs aux accidents du cœur,
inséminer nos nuits des attentes des jours,
s'écrier nos ardeurs aux parfums de nos courts.

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...