vendredi 28 janvier 2022

Evidences

Cette marche du jour

devenait l'occasion

du cri de mon silence.

Je hurlais en secret

des mots d'amour nouveaux,

des vers insoupçonnés.

Et je me sentais bien.

Je parlais, j'énonçais

théories de mieux-être,

évidences de paix,

facéties d'infinis.

Je parlais et jamais

une voix discordante

pour contrer mes ardeurs.

Le monde comprenait,

ne pensait m'interrompre.

 

© andré elleboudt


jeudi 20 janvier 2022

Armistice

Le soleil tout à coup appelle mon regard,

m'empêche de parler. Plutôt de me parler.

Bien souvent dans ce coin, que certes j'affectionne,

je pose mes pensées sur le papier blanchâtre

qui parle de ma vie, qui dit être miroir.

Le soleil tout d'un coup éclaire mon regard,

m'extirpe de mes jours, serait-ce un armistice ?

Écrirais-je de même si chaque jour, là-haut,

il taisait son ardeur, ne m'offrait son humeur ?

 

© andré elleboudt

mercredi 5 janvier 2022

Etale

Une steppe endormie aux lumières éteintes, aux couleurs avachies.

C'est un matin banal sans la moindre surprise.

Un vieux béton souillé, fatigué de s'user, solide cependant.

Un univers étale.

Un matin sans excuse tant il est attendu.

Le sommeil a failli. Il a tout laissé là comme il l'avait trouvé.

 

C'est une steppe immense aux levures vannées, aux floraisons fanées qui n'en surprend aucun tant c'est une évidence.

C'est un béton malade où rouillent les ferrures et s'épanche l'eau sale.

Le début d'un vain jour qui se demande encore à quoi bon se lever.

Le sommeil a omis. Il a perdu son temps. Il a fainéanté.

 

C'est un de ces matins où la joie de l'hier, joyeuse du labeur, imaginait crédule, naïve, irréfléchie que cette force là serait au rendez-vous d'un aujourd'hui tout bleu.

 

Cruelle lassitude. Espérances enterrées. Énergies abusées.

Et que sera ce jour. Anémie de la joie, vanité de l'effort, chimère du mieux-être ?

 

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...