Une steppe endormie
aux lumières éteintes, aux couleurs avachies.
C'est un matin
banal sans la moindre surprise.
Un vieux béton
souillé, fatigué de s'user, solide cependant.
Un univers étale.
Un matin sans
excuse tant il est attendu.
Le sommeil a failli.
Il a tout laissé là comme il l'avait trouvé.
C'est une steppe
immense aux levures vannées, aux floraisons fanées qui n'en surprend aucun tant
c'est une évidence.
C'est un béton
malade où rouillent les ferrures et s'épanche l'eau sale.
Le début d'un vain
jour qui se demande encore à quoi bon se lever.
Le sommeil a omis.
Il a perdu son temps. Il a fainéanté.
C'est un de ces
matins où la joie de l'hier, joyeuse du labeur, imaginait crédule, naïve,
irréfléchie que cette force là serait au rendez-vous d'un aujourd'hui tout
bleu.
Cruelle lassitude.
Espérances enterrées. Énergies abusées.
Et que sera ce
jour. Anémie de la joie, vanité de l'effort, chimère du mieux-être ?
© andré elleboudt