Je le prends dans la main
le regarde et lui parle.
Il répond d'un ton doux
sans hargne ni pathos.
Le tête à tête nous lie
et nous marchons sereins
sur un chemin perdu
qui ne sait pas encore
vraiment où il nous mène.
Au fil des pas, du temps,
plusieurs nous accompagnent
et c'est un univers
qui soudain se déploie.
On ne peut jamais dire
où les mots nous emportent
si par plaisir un soir
on accueille en la main
un mot et qu'on lui parle.
© andré elleboudt
La maladie... une cour intérieure que je veux, mécréant, transformer, un défi, en jardin d'agrément... et je n'y parviens pas...
samedi 26 novembre 2016
lundi 21 novembre 2016
A table!
Un peu de rouge ici
quelques traits verts là-bas.
Des odeurs, un toucher.
Onctueuse vapeur.
Le temps passe et opère.
Et soudain la senteur
éveille l'émotion.
Le regard doucement
s'installe dans les joues
et la langue étalée
devient centre du monde.
Le potager entier
se dénude en becquée.
Et la soupe est servie.
© andré elleboudt
quelques traits verts là-bas.
Des odeurs, un toucher.
Onctueuse vapeur.
Le temps passe et opère.
Et soudain la senteur
éveille l'émotion.
Le regard doucement
s'installe dans les joues
et la langue étalée
devient centre du monde.
Le potager entier
se dénude en becquée.
Et la soupe est servie.
© andré elleboudt
mercredi 16 novembre 2016
Heurts
Par malheur
j'ai touché de mes doigts
les phalanges affamées
des nuits les plus obscures.
La pâleur
jamais imaginée
de cette obscurité
goûtait l'inhabité.
La torpeur
qui alors décima
mes envies de bonté
me rendit désœuvré.
La noirceur
des idées inventées
dénatura mes rêves
en échecs et revers.
La douleur
défigura mes traits
faisant du personnage
l'esquisse d'un humain.
Le labeur
final ou initial:
fondre et s'annihiler,
se regagner et fuir.
© andré elleboudt
j'ai touché de mes doigts
les phalanges affamées
des nuits les plus obscures.
La pâleur
jamais imaginée
de cette obscurité
goûtait l'inhabité.
La torpeur
qui alors décima
mes envies de bonté
me rendit désœuvré.
La noirceur
des idées inventées
dénatura mes rêves
en échecs et revers.
La douleur
défigura mes traits
faisant du personnage
l'esquisse d'un humain.
Le labeur
final ou initial:
fondre et s'annihiler,
se regagner et fuir.
© andré elleboudt
samedi 12 novembre 2016
Lettre
Pourquoi les mots parfois sont-ils creusés de trous
où chacun peut cacher le sens qui lui convient?
Et pour quoi les écrire si on y tait, sournois
une intention secrète, la lettre masquant l'être?
Les mots sont des lutins quittant les soupiraux
de nos secrets voilés, aérant nos consciences.
Ils jouent, pour qui entend, du flûteau, du cromorne
et se font messagers du ciel ou de l'enfer.
Car ce sont nos esprits qui décodent, hésitants,
les sens et contre-sens de l'entrelacs des lettres.
Les mots se sont criblés et nos pensées y fouillent
les souches et les racines qui nourrissent nos vies.
© andré elleboudt
jeudi 10 novembre 2016
A jamais
Dessous de vieux cartons posés sur des caissons
se leva un matin, hideuse et silencieuse,
une femme esseulée aux aspects ravagés,
incapable de dire deux mots qu'au grand jamais
aucun être sensé n'agréerait de bon gré.
Elle était malheureuse, sans terre et sans renom.
Elle errait poussiéreuse sans voix, sans connivence.
Son pas traînait hagard, godasses aux pieds trouées.
Des épaisseurs feutrées, effilochées, percées
sans gloire et sans couleur étaient comme sa peau.
C'est un sachet plastic qui protégeait, malingre,
ses richesses et ses ores, des objets improbables
qui semblaient témoigner d'un passé qu'aujourd'hui
ignorait, rejetait, subissait comme un fait.
Sa peau rêche exhalait le froid des profondeurs,
l'infâme du vomi, le pourri du néant.
En rue on l'évitait, au mieux la saluait,
au pire on la battait ou bien on ricanait.
Il y avait parfois un regard échangé,
quelques sous balancés; parfois un abri chaud
tentait de la dresser, de la socialiser.
Cette misère humaine un jour s'est supprimée.
La presse a révélé ce drame de société.
On croyait pauvreté écartée à jamais.
© andré elleboudt
samedi 5 novembre 2016
Aphone
Marchant un doux matin
par les prés et les sentes,
je subis subito,
mettant fin à ma paix,
une attaque avérée.
Une question brutale
assaillait mon esprit.
Elle me disait "Dis-moi,
toi qui es en chemin
par où t'en irais-tu
si, soudain, devant toi
il n'y avait de voie?"
Je rebroussai chemin
car je restais sans voix.
© andré elleboudt
assaillait mon esprit.
Elle me disait "Dis-moi,
toi qui es en chemin
par où t'en irais-tu
si, soudain, devant toi
il n'y avait de voie?"
Je rebroussai chemin
car je restais sans voix.
© andré elleboudt
mardi 1 novembre 2016
Monument
J'ai traversé des monts,
arpenté des vallées,
escaladé des pics
et je me sentais bien
en suivant le tracé
des chemins au devant.
Connaissons-nous le nom
de l'homme qui en premier
traça du bout des pieds
le chemin initial?
Il est digne, je crois,
d'un monument, au moins,
pour service rendu
à la paix des marcheurs
parcourant sans douter
les pistes et les percées.
arpenté des vallées,
escaladé des pics
et je me sentais bien
en suivant le tracé
des chemins au devant.
Connaissons-nous le nom
de l'homme qui en premier
traça du bout des pieds
le chemin initial?
Il est digne, je crois,
d'un monument, au moins,
pour service rendu
à la paix des marcheurs
parcourant sans douter
les pistes et les percées.
© andré elleboudt
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