mercredi 30 octobre 2019

La chope ou la flûte?




Quand rien ne semble.
Quand tout est enrayé, que le fusil des jours tire à balles réelles…

Quand rien ne semble
vouloir soulager et que les maux, guérilleros avertis, occupent le terrain…
Que reste-t-il à faire sinon trinquer, déguster, avaler le godet du cafard, le pot de l'amertume, la chopine de la déréliction…
La flûte de l'espoir ?

© andré elleboudt

samedi 26 octobre 2019

... évité...

 
Posée là sur le tronc,
le visage en avant,
ma caboche préside
aux destinées du corps.
Faut-il être très fort
pour piloter ainsi
un univers entier,
capable de tant faire!

Et pourtant moi j'avance
sans penser un instant
à celle qui me gouverne,
à son pouvoir total!
Puis voilà que soudain
je crains, vraiment j'ai peur,
ces pensées me figent,
m'empêchent d'exister!

Je me dis : ça suffit
de me prendre la tête!
C'est ainsi qu'un matin
j'ai évité la mort.

© andré elleboudt

mercredi 23 octobre 2019

En automne, un soir

Le soir tombe.
Un violoncelle chante, triste.
Le reste d'un soleil s'éteint.
Un vent frissonne.
Des arbres se reposent.
Un cri d'oiseau croit être mélodie.
Le chat passant, rêve des restes d'un repas.
La vaisselle s'achève.
Je ferme la porte du jardin.
Je m'assieds et regarde la plume.
Un soir.
En automne.

© andré elleboudt

dimanche 20 octobre 2019

Utilitaire

 Être prêt, être là aux hasards de la vie
en hiver, en été, bonhomme, sans compter.
N'attendre qu'un bonheur pour celle ou pour celui
paumé, à la dérive, être été en hiver.

Mais un signe de grâce est-il récépissé
d'un geste de bonté ? En vain se tourmenter.
En venir à penser qu'on ne se prendra plus
à partager son temps aux heures d'autres tracas.

Peut-être alors terrer les ressentis déçus
au sol de ses dépits. L'esprit tout engourdi.
Ce que chacun reçoit n'est pas un bien commun.
Et le retour des choses semble être une chimère.

Si grande est l'amertume du cœur prompt à donner,
qui semble n'exister qu'à l'heure d'épauler.

© andré elleboudt

jeudi 17 octobre 2019

C'est tout

Et puis tout.
Et puis tout laisser là.
oh oui,
et puis
tout laisser, las.

Les pensées justes ou pas.
Les idées volatiles.
Les souvenirs pesés.
Les rancœurs là en tas.
Les essais avortés.
Les audaces mort-nées.
Les silences engrangés.
Les remugles crachés.
Les mots revisités.
Les pourquoi balancés.
Les "et toi" refoulés.

Et puis vient le silence
dernier mot partagé
d'un débat inhumé,
dernier mort recensé
des mots d'amants taris.

© andré elleboudt

dimanche 13 octobre 2019

Pincée


La pomme est tombée là.
La tempête du soir.
Automne impétueux.

Un point noir sur la peau,
le secret de la pomme ?
Voilà que je la pelle.
La rencontre surprend,
sous la tendre pelure
deux pinces me saluent.
La vue du perce-oreille
éveille mon esprit.
Présent mais à l'insu,
vivant, zélé, caché.
Vivant et turbulent,
zélé, discipliné,
caché, in-signifiant.
Et pareil à la pomme
qui doucement subit
l'assaut du forficule
lancinant et constant,
perçant, infiniment
l'hôte qui l'abrite,
je sens le mal en moi,
présent mais à l'insu.

Le mal est tombé là.
La tempête des jours.
Automnes inlassables.

© andré elleboudt

mercredi 9 octobre 2019

Se taire


Marchant un doux matin
par les prés et les sentes,
je subis subito,
mettant fin à ma paix,
une attaque avérée.

Une question brutale
assaillait mon esprit.

Elle me disait "Dis-moi,
toi qui es en chemin
par où t'en irais-tu
si, soudain, devant toi
il n'y avait de voie?"

Je rebroussai chemin
car je restais sans voix.

© andré elleboudt

dimanche 6 octobre 2019

Communication de service

Le corps malade
est piètre communicant.
Lentement
il perd le sens du temps,
le goût du contact,
l'envie de la rencontre,
l'audace de prendre sa place.
Il se perd.
Erre seul.
Et pareil à ceux qu'il côtoie,
il ne se comprend plus.

Non content de cela
il en arrive à refuser
de faire ce qu'il sait qui lui serait bienfaisant.

Communiquant mal,
il ne communie plus.

© andré elleboudt

jeudi 3 octobre 2019

Respiration


Lentement
je me déchargeais
de ma lourde présence.

Les autres respiraient.

Mais
je n'avais pas trouvé
de fosse où la jeter.
Alors
je me dis
se ou me défaire ?
Eh oui,
se défaire de moi
ou me défaire de soi.
Évidence
d'un non-sens
ou d'un sens interdit.
Et donc
je me défis
de ce qui me nuisait.
Pour
me trouver
face à moi-même.
Mieux !
débarrassé de mes ruines,
face à celui que je cherchais

Lentement
je me redécouvrais
léger en ma présence.

Les autres respiraient.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...