mercredi 20 décembre 2017

Palette de blues automnal?













Je suis fatigué. Las. Plus je le dévisage
et plus je me sens sec d'espoirs et d'utopie.
Prétentieux dira-t-on de penser et d'écrire
ces mots et de jeter ce propos de misère.
Mais, où nous conduit-il ce chemin planétaire
s'enfouissant chaque jour dans la souille affamée
de la folie humaine?

Faudra-t-il conjuguer à tous les temps débiles
les fiertés narcissiques des je sais tout, peux tout,
ferai tout insolents? Nos volontés, nos choix
seront-ils de régir du haut de nos faiblesses
le monde en ses délires?

Nous replier, exclure? Ostraciser les uns
au nom de la couleur? Violenter les autres
au nom de nos phallus? Ou bien génocider
au nom d'un territoire? Et pourquoi pas ruiner
au nom du capital? Candidement noyer
pour nos sécurités? Encore anéantir
au motif de la race, des langues et puis des classes,
de nos droits au confort.

Et nous nous dresserons fiers et rassérénés
au sommet de nos murs cartonnés, imbéciles,
nous cachant, assurés, dans les pages noircies
de nos décrets, nos lois, signant à l'encre sèche
nos actes de décès.

Dis, ce nous c'est chacun.
C'est chacun d'entre nous.
Tas de je hébétés,
silencieux et peureux.
Car j'aurai oublié
de quoi l'histoire est faite.
Je n'aurai voulu croire
que souvent le bon sens,
la solidarité
fécondent la survie,
puisque l'humanité
est fille de volonté,
et de volonté bonne.

© andré elleboudt

dimanche 17 décembre 2017

Autocar



Dans l'autocar des jours
je regarde le monde.
Sur le siège opposé
elle observe la vie.
Parfois, du coin des yeux,
on se regarde aussi.
Le coup d'œil est fortuit.
J'ai toujours apprécié
voyager dans le sens
de la marche du car.

-Avez-vous vu, dit-elle,
le coucher du soleil?
Que la nature est belle.
-Et l'horizon bleuté
aux ombres dessinées,
l'avez-vous aperçu?
Elle ne me répond pas
cherchant à repérer
les tons dont je parlais.
Je m'évertue aussi
à fixer mes prunelles
aux rayons du couchant.

Chacun alors se tait
imaginant au mieux
ce que l'autre décrit.

C'est le sens de la marche
qui construit la vision
du monde et puis des gens.


© andré elleboudt

jeudi 14 décembre 2017

Passager








Il est un lieu étrange

au sein duquel chacun,
au fil du temps qui coule,
entasse les saisons,
accumule et ne trie
ni les jours, ni les ans.

Le corps est un rafiot
naviguant au long court.
L'on s'y croit au timon.
Mais le vrai gouvernail
est fait de bois, de fer
et c'est bien le bateau
qui pourvoit à la route,
fût-elle expédition,
croisière ou bien errance.

Et le corps lui aussi
nous conduit
d'océan
en détroits,
d'odyssées
en relâches,
par gros temps
ou mer d'huile,
cap aux vents.
Chacun se voit pilote,
il est le passager.


© andré elleboudt

lundi 11 décembre 2017

Grand con


 
En voyant des picots
étalés, accueillants,
aux marches d'un shopping,
j'ai compris que l'accueil
n'est pas du marketing…
en lisant dans la presse
qu'on invente des douches
empêchant les paumés
de coucher en façade…
je suis resté sans mot
tant il m'est malaisé
de crier au scandale
car je croyais, béat,
que c'était impossible.

Et j'ai réalisé
que j'étais un grand con.

© andré elleboudt




dimanche 10 décembre 2017

C'est...



L'écriture
c'est le temps qui se pose
et l'âme qui se repose.
L'écriture
c'est comme l'antidote
au temps qui détricote.
L'écriture…
un peu d'éternité,
de mémoire assignée.

© andré elleboudt

mercredi 6 décembre 2017

Ruminant



 Dehors il fait noir. Nuit.
Le silence et le bruit
se disputent en douceur.
Il n'est d'instant ni d'heure.
Des pas brisent l'élan
de mon sommeil. Pourtant
je reconnais l'appel
de ce rival: l'éveil.
Et commence la danse
des idées quand je pense.
Le cerveau pâturage
accueille en son pacage
ce tourbillon changeant.
Je deviens ruminant.
La nuit pour les pensées
est temps d'agilité.
Ce qui le jour m'allume
la nuit, moi, me consume.


© andré elleboudt

samedi 2 décembre 2017

Métamorphose



Un caillou blanc marbré
qui rêvait de vieillir
rencontra en chemin
un gravillon imbu.
Ce dernier claironnait
affichant son génie,
ses dogmes et convictions.
Rien ne pouvait toucher
les qualités marquées
à jamais dans ses veines.

Tout le temps s'écoula,
l'éternité passa.

Le caillou blanc marbré
qui accueillait la vie,
ses courbes et ses courants,
trébucha un matin
sur un amas tout gris
sans goût et sans vigueur.
C'était le gravillon
qui, dans sa prétention,
s'était tout momifié.
la vie l'avait quitté.

Le caillou blanc se dit:
"Qu'importe sa valeur,
un fossile en son cœur
ne pourrait accueillir
quelque métamorphose."

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...