mercredi 29 avril 2020

Qui ?


Ecouter ?
Ecouter qui ?
Et se fier à qui ?
Je me pose la question.

Et j'attends.
J'entends des réponses.
Mais alors…
… écouter qui et se fier à qui ?

© andré elleboudt

dimanche 26 avril 2020

Le vent

Je vous parle d'un temps où tout était sensé.
Enfin… sensé mais pas vrai pour autant, ça non !
On se sentait bien, oui,
mais on le pressentait, on se doutait qu'un jour
le matin changerait ou peut-être le soir.
On se sentait bien, oui,
on ressentait aussi que le vent quelques fois
s'embrouillait le compas, décoiffait nos croyances.
Je vous parle d'un temps où tout allait aller,
où tout devait aller, on ne savait pas où.
Un jour on l'a senti.
Le vent vient de tourner.
 
© andré elleboudt

lundi 20 avril 2020

A toi l'humanité.


Je te ressemble, tu nous rassembles.
Ce qu'aujourd'hui la terre ressent en ses enfants pourrait nous inspirer quand nous la maltraitons.
Voilà qu'elle nous regarde, qui sait peut-être un peu rancunière mais sereine.
Et si, forts de sa paix, nous cessions aujourd'hui de la démanteler, de tout endommager ?
Car toi, l'humanité, tu es bien le portrait du virus qu'en ces jours nous voulons massacrer.
Prends garde, humanité, que la terre ne s'égare et veuille nous imiter.


© andré elleboudt

mardi 14 avril 2020

Seulement imaginer...


Ils partent. Elles partent. Sans un mot. Sans une main pour dire. Sans un regard qui parle. Sans retour. Elles partent, ils partent assuré(e)s des gestes de santé, des gestes d'affection de celles et puis de ceux qui les soignent et vivent avec eux.
Elles partent. Ils partent. Sans revoir, sans au revoir. Sans merci, sans baiser. Sans tendresse en retour. Sans retour de celles et de ceux qui étaient leur tout. Celles et ceux qui nous ont aimés. Que nous avons aimés. Nous nous sommes grandis, nous nous sommes élevés, nous avons partagé, reçu, et puis c'est arrivé. Confinés, isolés, enfermés, consignés, internés, détachés.

Elles sont parties. Ils s'en sont allés. Pouvons-nous simplement penser, seulement imaginer, peut-être réaliser ce que c'est d'être seule, ce que c'est d'être seul à ce moment-là ?

Des pensées plein la tête on traverse la rue, on pose quelques pas et on rentre chez soi. Les pensées en exodes, des visages en abîmes et le simple soudain qui nous semble si loin. Ce que nous repoussions à demain ou plus tard porte violemment le timbre de l'urgence. Être là mais pas seul, affronter sans un mot le désert du regret. L'unisson de l'amour retentit tout à coup : silencieux faux-fuyant. Il nous semble barbare de se tenir lucide debout face à la vie de l'être qui s'en va qu'on ne peut reconduire qu'importe son chemin.

Nous ne serons pas là pour les accompagner. Pouvons-nous simplement penser, seulement imaginer, peut-être réaliser ce que, pour nous, c'est de ne pas être là, avec elles, avec eux à ce moment-là ?

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...