jeudi 27 octobre 2011

Le schiste

Le schiste des vallées
superpose les ans.
Les rides de nos vies
s'expriment autrement.
Tu es belle en ton âge
et je te suis.
Pas de suivre
mais bien d'être.
Comment écrire
ce que là je ressens
assis à tes côtés.
Bien.
Bon.
Et ces mots
disent mal
le fond de
mon bonheur.
Tu es là
et je suis.
Nous sommes.

samedi 22 octobre 2011

Adémar

J’ai vu une grenouille d’un vert tendre et jaunâtre,
à la bouille fripouille, son nom est Adémar.
A l’issue d’un long bond entre deux nénuphars,
elle prit l’accordéon qui traînait dans la mare.
De sa voix de têtard frémissante et si chaude
elle entonna l’histoire d’un amour de crapaude.
Elle s’appelait Raymonde et elle aimait Martin.

A l’orée d’un matin ils partirent pour le monde.
En découvrant la terre, les mers et les déserts,
ils apprirent à gober moustiques et narguilés.
Que les goûts sont divers, les formes éphémères ;
tous les menus du monde rendent nos bouches rondes.
Enchantés et repus, les deux tendres, émus,
atterrirent sans retard au milieu de leur mare.
La grenouille Adémar rangea sa belle histoire.

Raymonde et son Martin disparurent dans le noir.

Tu me lâchas la main
et t’endormis. 
Bonsoir.

mercredi 19 octobre 2011

Encre douce

Inaugurer le jour à l'abri du passé.
Redire et murmurer les mots à t'inventer.
T'écrire à l'encre douce.

Apprivoiser mes pas au timbre de ta joie,
époumoner mon être au toucher de tes doigts
conjuguer mon amour au présent de ta vie.

Enraciner ton goût au limon de mon corps,
accrocher ton regard aux fils de mes silences,
étaler tes couleurs sur la toile de mes nuits.

Dessiner ton visage au refrain de mes heures,
harmoniser mes peurs aux rives de tes yeux,
écrire à l'encre douce l'essoufflement des mots.

Etonner nos désirs aux accidents du cœur,
inséminer nos nuits des attentes des jours,
s'écrier nos ardeurs aux parfums de nous courts.

dimanche 16 octobre 2011

Big banque


Sur la carte du monde arrosée de couleurs j’ai vu un être étrange arpentant, mesurant, dédiant aux habitants des espaces de vie. Heureux de se trouver sur un sol accueillant, les humains travaillaient, survivaient, se battaient car il ne fait pas bon être humain chaque jour. Provenant de nulle part un bruit, une poussière assombrit tout, d’un coup. Et c’est la destruction qui s’offrit aux regards de quelques survivants. Cet être est un banquier, un financier véreux usant ses bouts de doigts au calcul âcre et sale de billets et d’actions. Et pendant ce temps-là des humains périssaient.


mardi 4 octobre 2011

Symphonie

C'est une symphonie qui s'empara de moi
lentement et en traître un jour sans souvenir,
et devint permanente, quelque soit la mesure
ou la tonalité ou même la cadence.
C'est une symphonie en diverses parties
écrites, interprétées sans chef ou musiciens ;
et pas de partition ; que les notes du temps
s'écoulant jour et nuit, se chevauchant allègres.
C'est une symphonie aphone et anémiante,
invisible et cruelle, diffuse et orageuse
capable en un instant de griser un ciel bleu,
le rendre lourd et moite, poisseux et écrasant.
C'est une symphonie secrète et sans public,
son nom est maladie, son prénom est douleur.

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...