mardi 30 mai 2017

Allons zenfants...




Le ciel un soir soudain s'est tu non pas qu'il sut un secret fou.
Le bleu du ciel en son silence entendait bien se révolter
contre les cieux faits d'affliction aux quatre coins de l'univers.
On chantera que la misère sera moins pénible au soleil.
Ces mots offensent, heurtant l'oreille des malheureux, paumés divers,
nés malgré eux sans père ni mère. On parlera d'égalité,
on s'écriera fraternité, on chantera la liberté.
Si on disait humanité tout simplement?

© andré elleboudt



jeudi 25 mai 2017

Pas d'accord?




Je suis la vérité, hurle-t-il à tout vent.
Je détiens le bonheur, ses clés et ses bienfaits.
Je connais le futur, ses secrets, ses embuches.
Je maitrise le temps, ses rendez-vous, ses ruses.
Je suis la référence, ses normes et sa tutelle.
Je suis l'omnipotence et, je crois, l'évidence.

Si nous reconnaissons certains contemporains
pressons-nous d'éviter de trop leur ressembler.

Et j'ai raison, je crois.

© andré elleboudt

dimanche 21 mai 2017

Mys-terre





C'est un jour sur la terre que les hommes exprimèrent
le besoin d'être soi, chez soi, parmi ses lois.
En voulant que le monde, on l'ignore souvent,
s'adapte à leurs envies, les hommes dirigèrent
en soumettant la terre. Car ils sont bien uniques
parmi tous les vivants à imposer leurs griffes.

La fleur s'adaptera, le lion vêtira
les habits du milieu et la mer bougera
aux rythmes de la lune et puis et caetera.
Et l'homme refusera, il organisera,
s'il le faut détruira, en roi il régira,
il en sera ainsi, fi de tous les blablas.

Le plus frèle habitant de la terre et du ciel
ne s'imaginait pas qu'en fait il détruisait
le bijou, la merveille, en un mot l'univers.
Il s'est approprié, a modifié les forces,
il a tout fragmenté; ce qui me sert, pour moi
et tout le reste aussi. Moi je prends le meilleur.

La fleur se commuera, le lion ôtera
les habits du milieu et la mer peinera
aux rythmes de la lune et puis et caetera.
Et l'homme triomphera, il dénaturera,
s'il le faut mentira, en roi il régira,
et il fera ainsi, fi de tous les blablas.

L'humanité déjà se suicidait en paix,
elle s'anéantissait et ronronnait placide.
Les hommes ont tout compris.Théologie et sciences,
psychologie et vie, technologies, progrès,
ils ont un mot sur tout, le pourquoi, le comment.
Mais le savoir n'est rien s'il n'est fait de raison,
l'intelligence sans coeur nous réduit à vapeurs.

La fleur s'asphixiera, le lion périra
victime du milieu et la mer stagnera
à l'ombre de la lune et puis et caetera.
Et l'homme continuera, il se délectera,
s'il faut se détruira, en roi disparaitra.
En sera-t-il ainsi, loin de tous les blablas?


© andré elleboudt

mardi 16 mai 2017

Sens


J'ai observé ses yeux, j'y ai vu un regard.
Il était habité.
Puis j'ai senti ses mains, emplies de leurs dix doigts.
Elles étaient téméraires.
M'arrêtant au visage, je l'ai perçu radieux.
Il parlait de bonheur.
M'approchant de sa bouche, ses lèvres murmuraient.
Elles soufflaient la douceur.
J'ai détaillé son corps, tout en grâce et rondeur.
Elle était harmonie.
Je me suis reculé pour mieux la voir encore.
Et c'est toi que j'ai vue.
Tu m'as pris par la main; alliant nos ardeurs,
assortissant nos pas, déjà nos enjambées
nous menaient aux confins. Et tout goûtait l'amour.


© andré elleboudt

vendredi 12 mai 2017

Biffure





Un cri d'oiseau, soudain,
a brisé le murmure
du vent au sein des fleurs.
C'était un baratin
cassant le rythme pur
du remous de nos coeurs.
Tu as saisi ma main,
as tracé la biffure,
et renait notre ardeur.
Le temps, tel un festin,
a gorgé de dorures
nos instincts possesseurs.


© andré elleboudt

dimanche 7 mai 2017

Je pense donc je doute?





Il n'est pas si lointain le temps où quelques mots m'avaient interrogé.Le doute, par ses questions est germe de la science. Je doute, m'ouvre aux questions; je cherche et investigue, je nourris ma pensée.

Il est venu le temps où le doute et sa cause détruisent le réel bien plus qu'ils ne construisent. Les jours se suivent et puent, exhalant le fumet pervers et malveillant du doute et de sa suite. Les habits du seigneur, symboles hier chez nous du pensé, du construit, analysés parfois jusqu'au dernier cardage, sont devenus les nippes des hardes de l'extrême, créateurs de l'obscur, du flou et de l'infâme ou de l'incontrôlable.

Le doute est devenu le lieu des perfidies, de la méfiance et pis, de l'insinuation. Le mensonge est naïf : ne plus rien travestir, simplement inventer le plus bas, le plus sale, imaginer l'infect… Plus besoin de penser, il suffit de cracher. Le doute alors agit non plus pour avancer, créer, améliorer. Le doute est devenu le prêtre de la nuit où plus rien ne semble être ni le vrai ni l'envers. L'armement évolue. On passe allègrement des missiles aux missives où tout peut être dit pourvu qu'il soit choquant, excessif ou plausible et surtout qu'il abime.

Si cela est demain, il vaudrait alors mieux briser plumes et claviers, brûler les logiciels, enterrer les hard-wares. Infernale est la guerre où tout est à la fois possible ou impossible, réel ou inventé, crédible ou incroyable. Qui serons-nous alors? Ceux que vraiment nous sommes ou que nous croyons être? Les autres seront-ils ceux que les autres sont ou que nous faisons être?

© andré elleboudt

jeudi 4 mai 2017

Spleen





Un mémorable instant, collision de pensées,
grand écart entre joie, présent, passé, soleil,
nuage et spleen. Chaos des sentiments, du temps.
C'est un moment confus quand se mélangent, épars,
mémoires et lendemains, nuits, jours, soirs ou matins.
L'aube de l'un, lumière; l'après de l'autre, embu.
C'est la vie qui se fait et c'est le merveilleux
qui allume en l'esprit la flétrissure du temps
le rendant nostalgie et goûtant le flétri.
Celui-là est parti et la voici qui vient.
La naissance et la mort, dualités de vies,
contradictions du coeur, paradoxe des âges,
entre l'être et l'été, entre hiver et printemps.
Rencontre de hasards, rendez-vous de parcours.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...