mercredi 29 juillet 2020

Chacun son chemin

Il décrit semble-t-il le quotidien banal

et tout son ressenti. Ses mots et ses pensées

goûtent le franc-parler et la sincérité.

 

Chacun nous partageons la maladie, ses maux.

 

Je sens dans ses paroles un parfum d'assurance,

un peu comme un chemin, c'est son atlas à lui.

Car on peut écrit-il en avoir ras le bol

et être bien heureux, profondément heureux.

 

C'est là que nos chemins dévient et puis s'égarent.

© andré elleboudt

jeudi 23 juillet 2020

Pensée

Où l'avait-on rangée?

Dans quel tiroir caché?

Personne ne savait.

On feignait l'ignorer.

 

Tous les mots s'égaraient,

se taisaient ou fuyaient.

Quant aux mots assemblés

pour dire ou commenter,

questionner ou douter,

fallait-il, eux aussi,

fouiller pour les trouver?

Des gens du monde entier

les cherchaient mais en vain.

 

Le constat était clair.

 

Sans les mots, disparus,

plus jamais on n'aurait

l'outil pour la rêver,

la fonder, l'assembler…

Dans notre société,

elle semblait étouffer.

 

La pensée.


© andré elleboudt

vendredi 17 juillet 2020

Neuf ?

Tous les voisins partaient. Tous ceux qui le pouvaient,

qui avaient les moyens et surtout qui osaient

ou qui n'en pouvaient plus d'obéir, d'appliquer

les règles citoyennes, les masques de survie,

la distanciation. Un vent de liberté.

Car dans l'esprit des uns l'été ne pouvait être

un banquet de disette, un carême avant l'heure.

 

Dans l'énergie des autres restés à la maison,

les beaux jours à coup sûr devenaient l'évidence

que tout pouvait changer, que tout devait changer.

Et puis viendrait l'automne, tous alors assemblés

dresseraient le couvert d'un tout nouveau demain.

Cela, on le croyait, espérant en secret

que ce temps d'exception d'un printemps incongru

ne deviendrait jamais le quotidien nouveau.


© andré elleboudt

dimanche 12 juillet 2020

Les cahots du chaos

Que reste-t-il alors des fragiles chimères de notre humanité ?

Ce qui marchait vacille, ce qu'on savait s'émeut, hésite et puis s'étouffe.

Les plaisirs se refusent.

L'illusion en despote transforme les humains en frêles puits de science.

Et tout devient possible, le bon, le laid, le fou, le lâche et le troublant, le doré, le foireux, et même l'impossible.

Le chaos en personne devient norme et principe. Tout se vaut, tout est bon.

Nombreux sont les humains se perdant puis errant d'intuitions en calculs, de présages en oracles, ne trouvant plus de place à bord du canot terre.

Plus rien n'est au-dessus et plus rien n'est autour, chacun se fait seigneur.

La confusion devient dissipations, fouillis, troubles, tohu-bohu.

Doucement les humains s'accommodent du pire.


© andré elleboudt

 

mardi 7 juillet 2020

Froid

J'ai froid, très froid aux gens,

aux gens que j'affectionne.

 

C'est un jour au matin

qu'ont disparu, muets,

les baisers, les sourires,

les grimaces et les moues,

ce qui était plaisir

ou simplement disait

l'affection, la chaleur

d'un visage amitieux,

désireux d'exhaler

chaque faveur du cœur.


© andré elleboudt

Méfait

Je t'ai dit que souvent je me sentais blessé que pointait ma colère quand des mots, des silences, des regards échangés souriaient de mes...