Bien souvent je ressens
le besoin d'être seul.
Volontiers j'ai cherché
à être seul en moi.
De consommer mon temps
à mes choix, mes pensées.
Au hasard d'une page
de pas n'importe qui,
j'ai lu Hannah Arendt
posant là simplement :
je suis parmi moi-même
en compagnie de moi,
comme être deux en un.
Et j'aimais la formule.
Sillonnant malgré moi
les longs couloirs glacés
du mal-être malade,
c'est elle qui me soufflait
au berceau de l'oreille :
dans la désolation
je suis en vérité
un seul, abandonné
de tous les autres. Oui,
la maladie c'est ça.
J'aimerais retrouver
la compagnie de moi.
© andré elleboudt