mercredi 24 avril 2019

Ignorance


J'ignorais.
Chaque fois comme un gnon
le coup me revenant.
J'ignorais.
La douleur abîmant
les forces du cerveau.
Je voyais
impuissant mon humeur
s'étiolant comme au vent.
Je perdais
le contrôle du cap
et, par-là, du bon sens.
Je souffrais
de savoir et de ne
pas pouvoir maîtriser.

Mon esprit
se débat en de vains
engluements. Et se perd.
J'ignorais
que la voix bâillonnée
est forte comme un gnon
que l'on porte ignorant
sa puissance et sa force.
La force du silence.

© andré elleboudt

mercredi 17 avril 2019

Pourtant


Le nez en l'air, les yeux aux vents.
Gaillardement j'avançais insensible à la marche du monde.
J'errais, heureux.

Une feuille d'aubépine, soudain, vint mettre fin à ma rêvante solitude.
Car je n'étais pas seul entouré de milliards d'autres.

Je redevins un humain, marchant de par le monde,
sensible et attentif je n'étais pas malheureux.

Pourtant.

© andré elleboudt

samedi 13 avril 2019

Absurde n'est-il pas




Car c'est sûr ! Mon corps vit.
Et me le rappelle par la force
de ce qui ne fonctionne pas.

Avant
je n'avais pas
l'intelligence de ce fait là.
Le ronron du corps
endormait ma conscience,
ignorant sans plus
cette merveille qu'est le corps.

Ce jour
c'est la douleur
qui me le révèle
par l'absurde de la souffrance.

© andré elleboudt

lundi 8 avril 2019

Gager sur la vie


Faut-il
que notre monde
si puissant, brillant
s'étrangle, étouffe puis crache son malheur
pour qu'entre toutes et tous
un seul nom rejaillisse ?

Se peut-il
que notre terre
si belle et intouchable
se salisse et se carie puis dégorge son mal-être
pour qu'entre toutes et tous
un seul prénom renaisse ?

Arrive-t-il
que notre vie
prodigieuse et complexe
se glace et se sclérose puis pleure son bonheur
pour qu'entre toutes et tous
une seule ardeur s'avive ?

La femme
et l'homme,
leur véhémence
relevant la gageure ?
Mettant la vie en gage ?

© andré elleboudt

mardi 2 avril 2019

Maintenant


Il y a très, très longtemps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Et le temps a passé.
Il y a très longtemps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Le temps s'est écoulé.
Il y a bien longtemps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Puis le temps a filé.
Il y a assez longtemps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Le temps s'est égaré.
Il y a longtemps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Et le temps a rêvé.
Il y a un certain temps,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Et le temps s'est posé.
Il y a peu,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Le temps a sursauté.
Il y a quelques heures,
un homme a dit "il faut agir maintenant".
Et le temps a tremblé.
Un homme vient de crier
"il faut agir maintenant".
Et le temps a changé. Il s'est même réchauffé.

Je regarde la marche du monde.
Maintenant c'est pas souvent.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...