mercredi 20 février 2019

La Vie. Clap, deuxième!

Sans rien jamais me dire. Ni le temps d'expliquer.
Je me suis retrouvé(e) perdu(e) dans un musée.
Des auteurs, des copieurs, des ayants droit aussi,
des avocats en plus et des juges parfois,
tous ont bâti sans moi, un avenir pour moi.
Droits d'auteurs partagés, domicile adjugé,
frais divers arrangés, je pouvais avancer.

Tous deux avaient juré, imaginaient durer
et m'avaient envoyé(e) sur la route un été.
D'orages en éclaircies, de ciels bleus en tornades
et puis le tsunami. Dégâts collatéraux.
Univers dévasté, jeté(e) de l'un à l'autre
j'ai fini par pisser tout au fond de mon lit.
A la fin un bonheur que je croyais la vie
devint d'un coup malheur puis je me suis perdu(e).

L'autre s'en est allée disant qu'elle m'adorait.
Et l'un aussi m'aimait quand il me revoyait.

Nouveaux mondes inconnus. Visages inexplorés.

Et j'ai refait ma vie.

© andré elleboudt

mercredi 13 février 2019

Comme un piqûre de rappel en pensée avec toutes celles et à ceux qui subissent... les folies d'autres humains

J’ai vu des larmes sur tes joues, larmes de pleurs,
larmes salées au goût de peur et ta rancœur
a bafouillé des mots de rage et sur tes joues
j’ai vu de larmes s’écouler.
J’étais assis, j’ai regardé.

Ta peau est balafrée par les assauts glacés des frappes débridées de l’imbécillité ;
tes doigts se sont fermés sur des joies abîmées par des bâtards déchus aux rêves dépassés.
Aux crêtes des forêts j’ai vu soudain flotter la hargne nationale éculée et débile
de sergents de kermesse ivres de préjugés, inventeurs obsédés de la haine facile.

J’ai vu des larmes sur tes joues, larmes de pleurs,
larmes salées au goût de peur et ta rancœur
a bafouillé des mots de rage et sur tes joues
j’ai vu de larmes s’écouler.
J’étais assis, j’ai regardé.

Si l’aujourd’hui des cons façonne ton demain, je crains que toi, gamin ne tienne entre tes mains une folie plus folle, une arme plus fatale, connerie érigée en vertu capitale,
qui ferait croire aux hommes que la terre natale ne peut être souillée, que ce serait fatal ;
adviendra un matin aux ardeurs féodales et sonnera le glas et vaincra la canaille.

J’ai vu des larmes sur tes joues, larmes de pleurs,
larmes salées au goût de peur et ta rancœur
a bafouillé des mots de rage et sur tes joues
j’ai vu de larmes s’écouler.
J’étais assis, j’ai regardé.

Au fond de moi résonnent secs et durs, inutiles, les coups fous des canons des armées imbéciles ;
si nous restons assis, se lèveront les vils, dans notre indifférence le fascisme fleurit.

© andré elleboudt 

mardi 12 février 2019

Etre





Être,
être
gentil
serviable,
bienveillant,
amical,
là,
à l'écoute,
prêt,
dispo,
proche,
bon,
attentif,
fidèle,
altruiste,
généreux,
attentionné,
tolérant,
sensible,
compréhensif,
inquiet,
avec,
parce que
cela
te fait
du bien.

Être,
être
remercié
parce que
cela
me fait
du bien
aussi.

© andré elleboudt

vendredi 8 février 2019

Explorateur



Reste-t-on à jamais celui que l'on était ?

Tu dois devenir toi.

Celui que tout au fond tu es en vérité.

Paroles de sagesse ?

Enfant obéissant, j'ai tenté bien souvent

d'être l'explorateur

de celui que je suis, continent peu connu.

J'ai découvert, heureux,

des terres ignorées. Je m'en suis bien trouvé.

Poursuivant le chemin

j'ai bien pris quelques coups, refusé l'imposé.

Alors, souvent je crois,

je devinais des voies et parfois un ravin,

s'amorçait un bonheur.

Le signe d'un bon choix, l'illusion d'être vrai ?

Tout petit à petit

je n'étais plus le même et, dieu, que j'étais fier

de m'être ainsi construit.

Si la vie était ça

elle en valait la peine, les gênes et les détours.

Si le ciel n'était pas

bleu du matin au soir, je vivais, c'est pas mal.

Il m'arrivait pourtant

de caler le moteur tel un conducteur fou.

Le quotidien, la vie

transformaient l'autoroute en sentier raboteux.

La maladie aussi

apportait ses misères, je perdais les repères.

La qualité d'un jour

devenait démérite, faiblesse et même tare.

Je n'étais plus moi-même,

le modèle indécis de ce je pensais être

et que je n'étais pas.

© andré elleboudt

lundi 4 février 2019

Rêver




C'était, je crois,
un roman de Tesson.
Je lisais.
Et du coup je pensais.
Puis je m'échappais
des mots et de l'histoire.
Je me posais
en terres connues.
Ma vie apparaissait,
je revoyais ceci,
je revivais cela.
Voilà, je m'endormais,
pas à cause du roman.
Simplement le chemin.
Sommeil.
Je rêvais.
Le rêve est-il plus fort
que l'amertume des jours ?


© andré elleboudt

vendredi 1 février 2019

Quoi ?


Tant et tant de questions.
Plus encore de réponses.
Et l'esprit en frissonne.
Et le cœur s'emprisonne.
C'est alors que résonne :
toujours plus de réponses
qu'il y a de questions*.

© andré elleboudt


*J. -K. Stefannson

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...