samedi 30 juin 2018

Contemplatif


Au cours du long repas
durant lequel, aucun,
ne dit un mot à l'autre,
la voilà qui soudain
dit à son partenaire
"Tu as encore taché
ta chemise en mangeant."
Et lui, très sobrement,
s'est tu, contemplatif.

© andré elleboudt

jeudi 28 juin 2018

245



On les a menés en bateau. Enfin, de généreux pays européens font un effort. Ils accueillent. Un nombre. Trois chiffres. Des êtres. Presqu'un continent. Diviser ce nombre par la population de l’UE fait friser le ridicule, le résultat démontrant l'ampleur de l’effort fourni. Ce chiffre est parfumé d'une enivrante solidarité, et nous fait atteindre des sommets de générosité. 245, le nombre de réfugiés que huit pays de l’UE ont le courage d’accueillir. Aujourd’hui, une fois encore, je suis fier d'être européen…….

© andré elleboudt

lundi 25 juin 2018

L'au-delà


Quand se lève le vent
et que tombe l'averse,
je ressens l'eau de là
comme une infinie mort.


© andré elleboudt

vendredi 8 juin 2018

Eux



 
Ils ont jeté des ponts comme on crie au secours
ou que trace une route un marin au long cours;
ils ont creusé le roc, explosé la montagne
comme on cherche fortune au pays de cocagne;
ils ont bâti des murs, creusé porte et fenêtres
pour inventer le chant du pays du bien-être;
ils ont semé, butté, récolté, ensilé,
créé un univers où chacun peut manger.

Ils se sont reposés et les ont rencontrées,
puis se sont inventé des jeux, les ont touchées.

Elles ont offert au monde la vie, fille de l'amour,
comme on trace un chemin, en avant, sans retour;
elles ont creusé la terre, agrémenté le sol
comme on peint les envies pour rendre la vie folle;
elles ont pendu des draps à l'horizon des murs
pour y poser les fruits de leurs tendres cultures;
elles ont imaginé des mots, des fantaisies
qui rendent la vie douce et parsemée d'envies.

Elles se sont reposées et les ont retrouvés,
encore ils ont joué et aimé se toucher.


© andré elleboudt

samedi 2 juin 2018

L'air du temps au jardin


Dans un coin du jardin, à l'abri du pommier, conversaient, vifs et clairs, quelques pois de senteur. Loin encore de donner à tout vent en cadeau le parfum au jardin, les tendrons s'émouvaient de l'état des voisins, des idées de certains.
Les roses repoussaient, manu militari, des fourgons de vrillées qui cherchaient un abri. Évadées de là-bas où tout n'est que vertu et uniformité elles erraient au jardin espérant déposer, lasses et désespérées leur barda de misère.
Agacé par le ton du discours des voisins au pied de la maison, un fruit bien comme il faut et à l'odeur acide se lança vers le sol faisant taire à jamais par le poids de son fiel la société des pois. De survivant, aucun.
Un silence se fit.
Le jardin tout entier, ses légumes et ses fleurs, ses bourgeons et ses rêves, se voila le regard, se tut dans tous les tons. Il était malvenu de juger, pensez donc, le pommier du pouvoir licitement élu et qui représentait tout le vivant du lieu.
Et le fourgon devint malgré lui le tombeau de l'ivraie insensée qui cherchait vaillamment un champs d'humanité. Non mais c'est vrai, quoi, le jardin ne pouvait accueillir à jamais tous les gueux du parterre.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...