lundi 30 août 2021

Insurgés

Les membres s'endormaient comme au terme attendu d'un discours insipide.

On était en été. Le froid envahissait tout ou partie du corps.

Dans le clos des pupilles se couchait la torpeur à l'abri des regards.

L'esprit qui pilotait appelait, mais en vain, la raison en renfort.

Oubliant, résigné, toute gloire passée, le corps s'abandonnait.

Et des doigts insoumis se jetaient, insurgés, des mots de désertion.

 

© andré elleboudt


jeudi 26 août 2021

Saisons

Cette année le printé

ne cesse d'étomner.

C'est la vie à l'auver,

l'inconnue d'un hitemps.

 

 

© andré elleboudt

vendredi 20 août 2021

C'est

La douleur est mauvaise, elle pénètre et s'installe, règne et dicte l'action.

La douleur est guerrière, elle s'impose, efface l'être, dessine un univers nouveau.

La douleur est troublante, elle altère, déguise le réel. Elle dénature, anéantit l'âme.

La douleur est assassine, elle se coule, injecte son poison, se repait de la vie.

La douleur est létale quand, au bout du chemin, pervertie en falaise, elle affaisse le pas.

Quand la douleur isole, ce qu'elle réussit bien, un monde alors s'écroule. Et bien des mots s'égarent.

 

© andré elleboudt


dimanche 8 août 2021

Fumignon

Et s'il disparaissait ?

Tout ne serait-il plus ?

Un semblant de lueur ?

La bribe d'un mystère ?

Sévérité aride ?

 

Mais à y bien penser,

si, enfui se cacher,

son ombre elle aussi

éteinte et refroidie

se sera éclipsée.

 

Quel intérêt alors

de tâcher de penser

un lendemain sans lui ?

La vie en fumignon

dans un miton gelé.

 

© andré elleboudt


mercredi 4 août 2021

La Loi

Avis et opinions. Vraies idées, faux débats. Puis échanges de vues.

Parfois je tourne en rond. Serais-je alors le seul ?

 

La loi, l'obligation, le devoir, le contraint et donc la soumission, l'observance et le joug ?

La question de la loi : la loi l'unique voie* ? Et cette loi pour qui ? Petits poids, mi-mesures, les droits universels. Le droit pour quelques-uns. Deux poids dont l'un pour lui, deux poids l'autre pour moi ? Et deux mesures ? Démesures ? Appliquer les mesures ? Je me sens hésiter. Des mots dans un journal **. Je m'arrête et je lis.

 

Un Ministre le dit. La Loi, la seule voie.

Cela me réjouit et tout autant me trouble. Tous soumis à la loi.

Mais en ouvrant les yeux…

Un poids, des réfugiés. Se laisser mourir n'ébranle en rien la loi.

Un poids, l'exil fiscal. Une déclaration "unique" à sa quatrième version. Soustraire son argent à l'administration n'ébranle pas la loi mais est pardonné à quatre reprises.

Deux poids et deux mesures ?

Et la loi "pandémie" appliquée et pas encore votée… Une loi édictée sans respecter la loi.

A chaque fois l'Exécutif virginalement exécute.

Et cette loi aussi qui fixe clairement le "cadre" de la Justice, le nombre de greffiers, des juges et procureurs. Bafouée elle aussi aux yeux et à la barbe du cadre d'un service écrasé sous le poids de l'arriéré judiciaire …

 

La Loi, la seule voie. Appliquée sans faillir "pour" les sans-papiers, oubliée "pour la justice en presque ruine, ignorée dans le cadre de la pandémie. Et à chaque fois, dixit le Ministre, on ne peut tout faire à la fois, on ne sait plus où donner de la tête…

 

A chaque fois, le sentiment que les droits des publics concernés "valent" ou non la peine d'être respectés via une loi justement appliquée.

 

Une voie unique, il faut la respecter…

Une voie unique, pas le temps de l'appliquer…

Une voie unique, même au cœur de l'injustice…

 

© andré elleboudt


lundi 2 août 2021

Un jour c'est arrivé

Un chemin tortueux.

Le marcheur torturé se sent dépossédé de la capacité de bien s'orienter.

L'observateur ne peut imaginer l'instant quand tout se perd, les pas, la voie et ses repères.

On dit que cheminer fait naître le chemin. Que dit-on quand alors le chemin se dissout ? Et où mènent les pas ?

 

La vie se fait houleuse.

Et le vivant houlé découvre abasourdi que les mots sur la grève s'effacent et se dérobent.

L'observateur ne peut imaginer le jour quand tout coule se noie, les formules et les sens.

On dit que s'exprimer fait jaillir d'autres mots. Que fait-on quand soudain d'autres mots il n'y a ? Comment dire la vie ?

 

L'habitude voudrait, la bienveillance aussi, qu'on aide le marcheur et le vivant itou. Des êtres généreux habités de bonté ou certains canonniers ébranlent malgré eux les résidus moussus d'aptitudes fanées. Il est malaisé d'être quand ce qu'on a été se fige ou disparait par abandon d'actif. Le corps dès lors n'est plus et c'est la vie qui sombre sous le regard meurtri de l'esprit, interdit.

 

Un jour, c'est arrivé. Les mots ont hésité, bafouillé, trébuché. La phrase médusée se cherche un avenir mais demain se débine. La vie se fait houleuse. Le marcheur torturé tâche de reconstruire un semblant d'évidence… ce mot si plein de vide reflète le réel d'un désert qui fleurit.

 

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...