dimanche 26 janvier 2020

Je t'emmerde


C'est à toi que je parle qui me pourrit la vie.

Emmerdeuse présence et peureuse endormie.
Tu as beau te cacher, tu es là toute nue
qui tente de séduire ce qu'il me reste d'homme.

Tu as tout chamboulé, tu as cassé, détruit,
broyé ma joie de vivre. Tu as mis dans mes yeux
la misère et l'angoisse. Tu as rendu ma course
semblable à un délire. Tu m'as fait devenir
un poulet étêté qui court mais ne sait où.
Et puis qui soudain tombe.

Je me suis relevé, j'ai chuté à nouveau
et ça fait des années que tu passes ton temps
à miner, à gommer, ce qu'il reste de moi,
certitudes et désirs. Je m'habitue à toi.

Je peux te garantir que je ne te crains pas.
Je crois pouvoir te dire que je me fous de toi.
Tu n'oses te montrer et te caches partout
comme un envahisseur.

Tu crains me rencontrer car je fourbis mes armes.

Je te dois une chose.
Ton odieuse présence m'a révélé que, oui,
vivre c'est habiter son quotidien, sa vie,
c'est cueillir le plaisir, c'est goûter la beauté,
c'est aimer être aimé, c'est aimer en retour.
Je vivais les instants dans la grande insouciance,
inconscient du bonheur, de ce que me donnaient
la vie et ses bontés.

Aujourd'hui je t'emmerde.

Et je me le répète.

Je ne peux m'incliner face à ta couardise.
Une ennemie s'affronte les yeux droit dans les yeux.
Car tu n'as que la force que je veux te donner.

A ça oui, je t'emmerde !

© andré elleboudt

dimanche 19 janvier 2020

Promeneur

Je l'ai vu apparaître comme un frais coup de foudre.
"Bien je m'en vais te prendre" me dis-je en lui parlant.
Il est beau, droit et large, il s'étend là devant.
"Et si je t'empruntais plutôt que de te prendre".
Je marchais.


© andré elleboudt

lundi 13 janvier 2020

Nénuphar


Ça ressemble peut-être
à un doux bruissement
au cœur d'un vallon frais.
La faille dans le pré vert
amplifie sans à-coup
le tendre cours de l'eau.
Un seuil inattendu
fait chuter de peu haut
le petit flot discret.
Soudain entre deux flancs
le creux se fait brumeux
et l'eau gamberge coite.
Quand tes mots tout à coup
se perdent en mon esprit,
il les offre à mon cœur
et l'ivresse amoureuse
s'épanouit alors.
La fleur du nénuphar.


© andré elleboudt

mercredi 8 janvier 2020

Friche



Le goût de l'empathie
entre la joie du cœur
et l'entrain de l'esprit,
ce chemin proposé,
partage gracieux,
de l'un allant à l'autre
s'affadit et me peine
quand le terreau s'en-friche.
On a beau cultiver
il faut bien être deux.


© andré elleboudt

vendredi 3 janvier 2020

Australes

Est-ce cela la fin des mondes ?
Des feux sans nom pour les nommer ?
Des peurs sans mots pour les soigner ?
Le vide gris sous cendres chaudes ?

Et rester là sur une plage les yeux fixés sur l'indicible, les lèvres sèches de trop penser.
Et rester là à ne rien dire, attendre là on ne sait quoi sinon des signes de désastres.

Regarder ça, imaginer. Vouloir parler mais pour que dire à ces humains, ma foi lointains ?
Vouloir leur dire que je partage l'angoisse de leur désarroi ?

Soudain voilà que je perçois le lien fragile d'humanité qui me relie à ces gens-là. Les mots se perdent et la distance m'apporte la désespérance.

© andré elleboudt

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...