C'était l'âge avant l'âge, le début de la faim,
avide d'exister, affamé de goûter
ce qui pourrait, qui sait, n'être plus là demain.
Trop plein à habiter, ne plus dilapider.
Je me prenais alors à regretter, naïf,
les jours longs de l'enfance, leur ingénuité
quand rien n'était ennui, simplement inventif,
quand le temps distillait l'insouciant, le donné.
Un matin mon esprit m'éveilla nouveau né.
Je me sentais tout autre, des goûts de révolté.
Je jugeais, je jaugeais, j'agaçais, rougissais,
passais d'un âge à l'autre, choquais, me rebellais.
Le temps, qui depuis peu, me soufflait sa puissance
me teignait de pastel, éclairait ma conscience.
Les mots que j'écrivais expliquaient, pacifiaient,
et je m'assagissais. Le repos au sommet ?
J'ai perdu la santé, j'ai trouvé la douleur.
Puis l'instabilité. Non content de cela
lentement j'ai perdu, et cela m'a fait peur,
pensées claires et mémoire. Je m'étalais. C'est ça.
© andré elleboudt
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