Il avait renoncé à son vieux veston gris.
Cela faisait longtemps que l'on ne s'était vus.
Mais tous les liens tissés au fil de tant d'années
faisaient qu'à chaque fois on reprenait les mots
abandonnés plus tôt. C'est le temps qui manquait.
Découvrant ta photo reçue ce matin tôt
accompagnant les vœux d'une amitié commune,
j'ai plongé avec joie dans ces jours d'avec toi.
Nous avons inventé, contesté, proposé.
On nous a critiqués, peut-être pas compris.
Ce que nous recherchions était la ligne droite
qui pourrait relier ceux qui, pareils à nous,
rêvaient de ce meilleur qu'un monde pouvait être.
Nous voulions toi et moi rendre tous et chacun
maîtres de l'aujourd'hui qui construirait demain.
Et nous avons appris que plus la ligne est droite
plus elle peut oublier ceux qui restent aux côtés
de peur de s'égarer, par crainte d'avancer.
Nos deux chemins parfois s'écartaient, on cherchait.
Et toi tu es parti, pas pressé de filer.
Peut-être satisfait d'enfin pouvoir percer
l'au-delà résolu, sans les futilités
de nos humanités, libre des vanités.
As-tu pu l'emporter ton tout vieux veston gris ?
© andré elleboudt
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