dimanche 26 janvier 2020

Je t'emmerde


C'est à toi que je parle qui me pourrit la vie.

Emmerdeuse présence et peureuse endormie.
Tu as beau te cacher, tu es là toute nue
qui tente de séduire ce qu'il me reste d'homme.

Tu as tout chamboulé, tu as cassé, détruit,
broyé ma joie de vivre. Tu as mis dans mes yeux
la misère et l'angoisse. Tu as rendu ma course
semblable à un délire. Tu m'as fait devenir
un poulet étêté qui court mais ne sait où.
Et puis qui soudain tombe.

Je me suis relevé, j'ai chuté à nouveau
et ça fait des années que tu passes ton temps
à miner, à gommer, ce qu'il reste de moi,
certitudes et désirs. Je m'habitue à toi.

Je peux te garantir que je ne te crains pas.
Je crois pouvoir te dire que je me fous de toi.
Tu n'oses te montrer et te caches partout
comme un envahisseur.

Tu crains me rencontrer car je fourbis mes armes.

Je te dois une chose.
Ton odieuse présence m'a révélé que, oui,
vivre c'est habiter son quotidien, sa vie,
c'est cueillir le plaisir, c'est goûter la beauté,
c'est aimer être aimé, c'est aimer en retour.
Je vivais les instants dans la grande insouciance,
inconscient du bonheur, de ce que me donnaient
la vie et ses bontés.

Aujourd'hui je t'emmerde.

Et je me le répète.

Je ne peux m'incliner face à ta couardise.
Une ennemie s'affronte les yeux droit dans les yeux.
Car tu n'as que la force que je veux te donner.

A ça oui, je t'emmerde !

© andré elleboudt

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