mardi 5 mars 2024

Lentement

 

Je m'étais alourdi encombré de pensées,

pâteux de trop de vie, oppressé par mes choix .

Je me sentais captif d'un habit trop étroit,

gonflé de certitudes, empli de préjugés,

aveuglé de pensées.

 

La vie que j'habitais, bâtie sur des années

de confort et d'efforts, me protégeait, croyais-je,

de ce que j'exécrais. Cependant ma demeure,

par manque d'entretien et par trop d'assurance,

s'en vint à fissurer.

 

Elle ne s'écroula point. Lentement se défit.

On fit appel alors à ce que l'on trouva

de potions, de remèdes. Rien n'y fit ou si peu.

On jugea nécessaire d'ausculter plus avant

fondations et ciments.

 

De ce qu'on découvrit on garda le meilleur,

tâchant d'évacuer l'instable et le fragile.

Le tape-à-l'œil aussi. Une fois mise à nu

vint la restauration de cette jouissance

en voie de guérison.

 

Un artisan soigneux riche de qualités,

philosophe dans l'âme apporte chaque jour

le juste ce qu'il faut à l'apprenti maçon,

maître de l'édifice. Et lentement la vie

trouve joie d'habiter.

 

© andré elleboudt

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