mercredi 6 décembre 2023

Un religieux silence...

C'est une impression lourde. Entre répugnance et stupeur, nausée et incrédulité.
 
C'est l'histoire d'un enfant qui était si nombreux que tout credo se délitait.Tâcher d'imaginer et refuser d'admettre. Un jour peut-être dénoncer après avoir trop pressenti. S'interroger encore, c'est permettre à ces lâches de poursuivre, peinards, un chemin corrompu, silencieux et pervers, leur chemin favori dans l'intime des petits. Et puis un jour frapper à la porte du mal. Se lâcher et cracher doutes et suspicions. Défier. S'entendre dire "mais comment osez-vous ?" Se faire traiter d'odieux par un pervers lui-même ! Et de dieux parlons-en ! Ces disciples nombreux qui, soudain exposés, versent larmes de fiel, proclamant haut et fort qu'à chaque fois, grand dieu, ils regrettent et promettent, bien sûr ils se confessent et puis rassérénés violent à nouveau. Âme en paix. Sans généraliser. Ils ne pèchent pas tous, et tous ne souillent pas.
 
Cette histoire de petits, de fragiles, des tout faibles qui, enfin publiée au grand jour dans la presse, se retrouve étouffée, enfouie, enterrée par le pouvoir occulte des mystificateurs, boni-menteurs de haut vol protégeant l'édifice ébranlé. Quant à ceux qui savaient, gardant la nébuleuse, étaient-ils écrasés par les sermons sournois des fourbes tout là-haut installés tout confort dans l'apparat doré d'un royaume mielleux ?
 
C'est l'histoire des mouflets choisis pour leur faiblesse ou leur fragilité, d'ados assurément muets qui chacun à son tour encaissait, subissait les horreurs d'un bourreau dépravé. Ils étaient abîmés et lentement détruits, simplement oubliés puis mouraient du dedans.
 
C'est l'histoire d'une élite de monstres. Une fois terminé le rite de l'office les clercs se retiraient et parfois pontifiaient d'ores et déjà absous. Comment imaginer, simplement deviner que le Mal habitait leur esprit et leur sexe, consommant à tout va autant de proies soumises. S'accumulaient alors menottes et baillons, outils des séductions du royaume des pieux, armes du mal à faire pour enfin projeter à l'insu des consciences la semence malingre. Tous ces maîtres chanteurs, riches de pénitences validées en haut lieu, cultivaient le "je sais et je reste muet". Ils avaient inventé l'immunité de caste.
 
C'est l'histoire d'enfants qui un jour ont osé exprimer l'inouï et briser l'omerta en risquant consciemment la noire vendetta. C'est folie que disaient les victimes révélant l'inouï, rassurées de ne plus rien risquer en rencontrant enfin des humains méritant cet honneur.
Loués soient nos seigneurs chantent les religions. Me reste à espérer que les sourds, les muets de nos institutions (re)découvrent sans tarder que l'humain est sacré tout autant que les dogmes, que l'humain est précieux bien plus me semble-t-il que les ors des églises. Et, si ma mémoire est bonne, il me semble avoir lu que l'humain fut créé à l'image de Dieu. Tout enfant, je le crois, est aussi un humain.  
 
andré elleboudt

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