jeudi 10 février 2022

le goût du bigarré

La ville n'est pas grande et se donne parfois des airs de métropole. Dans les larges ruelles, des avenues se perdent transpirant d'amertume, croyant être ceci et n'étant rien de ça. Au cœur des maisonnettes, des bourgeois se désolent ; eux non plus ne sont pas l'image du miroir placé là bien en vue au mitan du salon flairant la naphtaline. 

 

Comédie du paraître, fanfares de poseurs, dico du soi-disant, évidence du peu ce défilé arpente boulevards ou croisette imaginant l'effet, l'admiration, le choc que provoque cet art de n'être que de bruine quand on se veut averse, image du néant se prenant pour le tout.

 

Et par-dessus le jeu se trame la soierie à la couleur étale de l'uniformité. Tout lentement s'enlisent les dernières audaces et tandis que s'assèche le goût du bigarré, les citadins s'étonnent que la vie soit morose, monotone et sans joie.

 

© andré elleboudt

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Astre

Aux abonnés absents depuis beaucoup de lunes le soleil, ce seigneur, fit subir aux humains la nuit. Révolution! ...