lundi 2 août 2021

Un jour c'est arrivé

Un chemin tortueux.

Le marcheur torturé se sent dépossédé de la capacité de bien s'orienter.

L'observateur ne peut imaginer l'instant quand tout se perd, les pas, la voie et ses repères.

On dit que cheminer fait naître le chemin. Que dit-on quand alors le chemin se dissout ? Et où mènent les pas ?

 

La vie se fait houleuse.

Et le vivant houlé découvre abasourdi que les mots sur la grève s'effacent et se dérobent.

L'observateur ne peut imaginer le jour quand tout coule se noie, les formules et les sens.

On dit que s'exprimer fait jaillir d'autres mots. Que fait-on quand soudain d'autres mots il n'y a ? Comment dire la vie ?

 

L'habitude voudrait, la bienveillance aussi, qu'on aide le marcheur et le vivant itou. Des êtres généreux habités de bonté ou certains canonniers ébranlent malgré eux les résidus moussus d'aptitudes fanées. Il est malaisé d'être quand ce qu'on a été se fige ou disparait par abandon d'actif. Le corps dès lors n'est plus et c'est la vie qui sombre sous le regard meurtri de l'esprit, interdit.

 

Un jour, c'est arrivé. Les mots ont hésité, bafouillé, trébuché. La phrase médusée se cherche un avenir mais demain se débine. La vie se fait houleuse. Le marcheur torturé tâche de reconstruire un semblant d'évidence… ce mot si plein de vide reflète le réel d'un désert qui fleurit.

 

© andré elleboudt

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