L'Histoire nous surprend quelque peu chaque jour.
Le quotidien nous dit l'inattendu, le gris,
l'ensoleillé, l'heureux, le moche et le très laid
puis la folie humaine nous apporte son lot.
Si l'Histoire n'était que faits inattendus
venant nous bousculer, nous, crédules rêveurs :
la crise ou l'imprévu, l'incertain, l'inconnu.
Alors face à cela, on se bichonne au dur,
au certain, au crédible, manière de briser
ces murs de l'ignoré, innommé, inédit.
On rêve ce faisant d'un destin immobile
où l'Histoire serait nos songes apaisés,
le cortège sans fin de nos pas engourdis.
Se dégourdit alors dans les couloirs feutrés
l'inclination poisseuse à l'ordre, à la maîtrise.
Émergent du pâteux des esprits inspirés
qui sèment dans nos champs endormis et en friches
les semences toniques du "Je pense pour toi…,
Je veille sur tes biens…, Je ferai tout pour vous… !"
Je dis totalitaires ces volontés douteuses
déguisant en sauveurs drones et caméras,
cybersécurité, laissez-passer, visas.
Rassuré et radieux, assuré d'un futur
où tout sera certain, l'homme heureux à venir
se couchera le soir conscient de son bonheur
au confort sédatif dans un total éther
où penser sera vain et s'en faire inhumain.
© andré elleboudt
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