jeudi 29 octobre 2020

Malgré tout

Un matin de l'automne quand tout se mollifie

avant de s'enfoncer dans la tourbe du temps,

je suivais du regard une goutte de bruine

traçant avec chaleur sa route vers en bas.

Un brutal coup de frein interrompit la course.

 

Elle se mit à penser, car oui, la goutte pense

et surtout réfléchit la lumière et la vie.

Je me sens, se dit-elle, au début d'un hiver.

Mon histoire entamée au sommet du carreau

vient de plus loin là-haut, de tout là-haut si haut.

 

L'orage se prépare et je me verrais bien

devenir tsunami. Je ne serais que force.

Il suffit de vouloir, d'ameuter, de convaincre

toutes mes sœurs au ciel qui glandent et se chagrinent

d'être les invisibles, arides du climat.

 

Il nous faudra nouer nos humeurs et nos rages

pour être ce torrent qui fera notre force.

Et alors on verra sur la terre et au ciel

que même tout petits, faibles et inoffensifs

nous pouvons inventer, bâtir nos utopies.

 

Je rêvais, assoupi. Soudain, émoustillé,

il me sembla tenir une clé pour demain

faisant de nos histoires un moment de l'Histoire

qui bâtirait demain en ce que nous voulons.

C'est simple malgré tout. Malgré tout.

 

© andré elleboudt

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