Tous les voisins partaient. Tous ceux qui le pouvaient,
qui avaient les moyens et surtout qui osaient
ou qui n'en pouvaient plus d'obéir, d'appliquer
les règles citoyennes, les masques de survie,
la distanciation. Un vent de liberté.
Car dans l'esprit des uns l'été ne pouvait être
un banquet de disette, un carême avant l'heure.
Dans l'énergie des autres restés à la maison,
les beaux jours à coup sûr devenaient l'évidence
que tout pouvait changer, que tout devait changer.
Et puis viendrait l'automne, tous alors assemblés
dresseraient le couvert d'un tout nouveau demain.
Cela, on le croyait, espérant en secret
que ce temps d'exception d'un printemps incongru
ne deviendrait jamais le quotidien nouveau.
© andré elleboudt
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