lundi 12 juin 2017

Dear father...








Une émission radio me fit penser à l'homme
souvent là dans ma vie. Je le découvre encore.
Papa était un tsar, on ne discutait pas.
Pour moi aussi, une star ; je n'imaginais pas
sa vie comme un dédale de bonheurs et de morts
enfouie et secrète, pages vierges d'un album.

Pareil à tous les hommes, tu étais les saisons,
pas simplement Untel, plutôt diversité.
Dans mon esprit d'enfant, tu étais calembours,
le savoir et la loi et puis surtout l'humour.
Et quand le temps apaise les mémoires d'âpretés
me restent le bonheur, les sourires trublions.

Tu avais, disait-on, un grand sens de l'humour.
Jeux de mots, facéties, critiques ou punitions ;
enfant il m'a fallu parfois bien réfléchir
pour m'assurer pouvoir obéir ou sourire.
Alors je devinais ; ça dépendait du ton.
Ce jour une émission m'a expliqué l'humour.

Et j'ai pensé à toi qui me faisais tant rire.
Découvrant l'interview, je crois, j'ai mieux compris.
L'humour, cet explosif, fait voler en éclats
le réel ou la vie et toi, tu faisais ça.
Souvent tu surprenais et me laissais groggy.
Rire afin d'oublier, papa cachait le pire.

Papa avait construit un système de défense
qui lui permit de vivre au cœur de l'indicible.
Papa était marcheur sur les sentiers de crêtes
avançant sans tomber : au bout du balancier,
en équilibre instable, l'humour et la survie,
la misère et la chute. Vous avez dit choisir ?

© andré elleboudt

© andré elleboudt

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