jeudi 7 mai 2015

Sorcière


Il m’arrive parfois au détour d’un matin
de croiser en chemin une horrible sorcière.
Horrible mais pas laide, disons plutôt vilaine
au regard asséché, aux rides venimeuses
de tant de nuits de fiel, de journées sans câlin.
C’est la vie qui transforme en ces êtres difformes
les destinées banales de ces femmes pisseuses
et mauvaises et menteuses dont les airs compassés
feraient croire à un con qu’elles sont la bonté même.
Ces êtres malheureuses manipulent les mots, les paroles et les mines ;
n’allez pas croire, amis, que chez elles le blanc est blanc en vérité !
C’est un douteux mélange de gris comme effacé.
Il n’y a plus de ton, simplement des essais de couleurs délavées
qui amplifient, miroir, le vide d’un cœur mort.
Ces mangeuses de joie vous feraient avaler n’importe quel été
en dénonçant, grands dieux, n’être qu’en février.
Méfiez-vous, passants, de ces femmes fatales,
vous deviendrez coupables de leurs perversité.
Retenez que ces dames ont des amis nombreux,
tous ces gens qui un jour ont cru leurs charités.
 

Etonnant, direz-vous, que sorcier signifie tant et tant d'autres choses.
Et pourtant...

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