Une fois le temps passé, il devient le passé,
rangé dans ma mémoire, cette grande lingère.
J'y remise sans fin le présent, jeune hier
côtoyant les armées de déjà vieux passés.
Au fil du temps qui va, des piles se coudoient,
échangent et se mâtinent puis se font souvenirs.
Chaque jour ma mémoire, pour mon grand déplaisir,
modifie son recueil, vient se jouer de moi.
Je crains que le grand âge soit la cause du mal.
La mémoire est coquine et l'esprit séducteur.
Je crois tout posséder, les jours et puis les heures,
du seigneur je ne suis que le piètre vassal.
© andré elleboudt
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