Caran d'Ache

S'attarde le regard, vadrouilleur indécis.

Le ciel ne parle pas du temps qu'il leur fera.

 

Quelques-uns ce matin ont bravé l'incertain.

Ils ne sont pas nombreux, enrobés de soyeux,

soleil intimité, nuages à volonté.

Ce sont les hautes eaux. Se serrant bien au chaud

l'enfant mouille à ce corps comme un bateau au port.

Serait-ce sa maman ? Plus que probablement.

Une barque repose près d'un rond tas de choses,

peut-être des filets semblant là à jamais.

A quelques pas de là, des murs d'un gris lilas

racontent les labeurs bien plus que les faveurs

d'un peuple besogneux, le sel collé aux yeux.

Clairsemés sur le roc des ombres aussi piochent

laitues et petits crabes, bolées aigres ou carabes.

 

Peut-être s'agit-il d'une invention futile.

Qui sait ce qui se cache dans ces mots caran d'ache ?

 

© andré elleboudt