Tôt, avant le réveil, avant que délié
l'œil enfin balbutie l'éclat du quotidien,
l'esprit en messager annonce la grisaille.
Étrange intelligence, habileté bizarre,
ce savoir révéler avant que d'avoir vu.
Désobligeance aussi qui semble denier
le droit de décider de la couleur du temps.
Et dans la turbulence du matin innocent
la liberté de choix revendique le droit
de se déterminer. Il s'agira de nuit
ou de pleine lumière et la journée sera
aube claire ou sombreur. Le combat quotidien
d'un esprit abimé par l'indisposition :
chaque matin choisir alors que quand tout va
il suffit d'accueillir et boire le matin.
S'ouvre alors le chemin qu'au matin je voudrais
ignorer, éviter, qui cependant m'échoit.
Je rêve du matin où la pensée courrait
dans la rosée câline, liberté et saveur.
© andré elleboudt
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire