Et la vie continue.
Pourtant au jour le jour
on parle de malades, annonce des décès,
imagine du neuf du côté de la fête
de cette fin d'année. A jamais inédite.
La radio, les journaux
parlent de tout cela
comme on liste des faits.
Des nombres s'accumulent,
ailleurs on schématise déroulant un tapis
de causes et de raisons.
Puis soudain un matin
des mots parlent de deuil. J'écoute.
Et je m'accroche tant le propos me dit
qu'on touche à l'essentiel.
Car que reste-t-il donc de notre vie d'avant ?
Tout ce
qu'on ne vit
plus, ou pas, ou pas assez.
Tous ceux qu'on ne voit
plus ou peu ou pas assez.
Et cela qu'on ne fait
plus ou peu ou pas assez.
Tout ce qui assurait
l'équilibre et la paix
qu'on ne retrouve
plus ou peu ou pas assez.
Un mot tout à coup
sourd,
point
et enfin nous révèle
les nuances du deuil.
Et de me questionner sur la portée du mot.
C'est terminé - n'en parlons plus…
Ça traîne là - mélancolie…
C'est à demeure - comme une ivraie…
Un coup de flash - est-ce un rappel…
Une saveur - le goût s'obstine…
Un regret - si j'avais su…
Et tant et tant d'autres nuances propres à chacun là dans un coin de mémoire…
Il me reste à choisir le menu quotidien du digérer hier…
© andré elleboudt
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