jeudi 3 décembre 2020

Plus... peu... pas assez...

Et la vie continue.

Pourtant au jour le jour

on parle de malades, annonce des décès,

imagine du neuf du côté de la fête

de cette fin d'année. A jamais inédite.

La radio, les journaux

parlent de tout cela

comme on liste des faits.

Des nombres s'accumulent,

ailleurs on schématise déroulant un tapis

de causes et de raisons.

Puis soudain un matin

des mots parlent de deuil. J'écoute.

Et je m'accroche tant le propos me dit

qu'on touche à l'essentiel.

Car que reste-t-il donc de notre vie d'avant ?

 

Tout ce

qu'on ne vit

plus, ou pas, ou pas assez.

Tous ceux qu'on ne voit

plus ou peu ou pas assez.

Et cela qu'on ne fait

plus ou peu ou pas assez.

Tout ce qui assurait

l'équilibre et la paix

qu'on ne retrouve

plus ou peu ou pas assez.

Un mot tout à coup

sourd,

point

et enfin nous révèle

les nuances du deuil.

Et de me questionner sur la portée du mot.

C'est terminé - n'en parlons plus…

Ça traîne là - mélancolie…

C'est à demeure - comme une ivraie…

Un coup de flash - est-ce un rappel…

Une saveur - le goût s'obstine…

Un regret - si j'avais su…

 

Et tant et tant d'autres nuances propres à chacun là dans un coin de mémoire…

Il me reste à choisir le menu quotidien du digérer hier…

 

© andré elleboudt

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