samedi 25 août 2018

Vertige



Assis, admiratif entre val et sommet,
prisonnier de moi-même au cœur de mon vertige.
Quand je me suis posé sur un caillou dodu
les pieds dans le versant, j'ai senti aussitôt
ce malaise connu. Tout tremblant et peu sûr,
le corps en inquiétude, trop habité de moi.

J'ai peur, car en hauteur j'imagine la chute,
improbable et pourtant cette peur m'incommode
et surtout me commande. Je m'invente des scènes,
péplum cataclysmique, mon corps dégringolant
parmi la fin du monde, de toutes les espèces.

Et voilà le soleil qui vient me réchauffer.
Il me donne à penser que je peux être bien
assis au bord d'en haut dans ce monde en brisure.
Et les cris des oiseaux, le sifflet des marmottes,
le grondement de l'eau qui sans penser dévale
viennent m'accompagner dans ma quête de paix.

© andré elleboudt

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