jeudi 1 février 2018

Volare... Rubare...





Prisonnier de toujours, il s'était égaré au fond du précipice. Il était bien vivant. Etait-ce ça la vie? Patiemment, lentement, il avait récolté herbes, fibres et fétus à n'en savoir que faire. Doucement, fermement, assis il les tressait, en faisait un cordon et reprenait l'affaire en tissant de plus belle. Au fil du temps, sa vie se parait des couleurs du vent et des tempêtes. Mais il était heureux car l'espoir l'élevait, le libérant des liens. Le cordon s'étirait, il sentait poindre en lui l'aube de nouveaux choix qu'à peine il espérait.



Bouger, courir, voler. Manger, aimer, voler. Créer, rêver, voler au firmament du ciel. Enfin il découvrait un monde en ses beautés. Regarder et voler. Admirer et voler. S'émerveiller, voler.



A tant et tant tirer, à trop vouloir voler, le cordon se brisa. Puis voilà qu'il chuta si bas et si profond que le noir désormais habitait son espoir. A force de gagner des droits, des libertés, il avait oublié

que les liens solidaires charpentent le cordon entre tous et chacun. Et qu'on ne peut voler sans un peu s'appuyer sur notre humanité. 


© andré elleboudt

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